Au moins 131 civils avaient été tués par les rebelles du M23 en novembre 2022 à Kishishe et Bambo, deux villages du territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu. 11 mois après, ce groupe armé sous sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU a perpétré un nouveau massacre à Kisigari toujours à Rusthuru.
Selon l’armée congolaise, 7 personnes ont été tuées au cours de l’attaque menée par le M23 avec l’appui des Forces rwandaises de défense (RDF), dans la nuit du lundi 9 à mardi 10 octobre 2023, « sous prétexte que ces populations collaborent avec les Wazalendo (un groupe d’autodéfense) ».
« D’après le renseignement fiable en notre possession, ce énième massacre a eu lieu dans la zone sous contrôle des terroristes du M23/RDF et a ciblé sept compatriotes dont les notables et chefs des villages », a annoncé le porte-parole de l’armée congolaise, Guillaume Ndjike.
Les FARDC qui se disent respectueuses du cessez-le-feu, ont appelé la Force régionale de l’EAC, E Mécanisme conjoint de vérification élargie et le Mécanisme ad hoc de vérification, à prendre toutes les dispositions nécessaires pour éclairer l’opinion nationale et internationale sur ce massacre « de trop, véritable crime contre l’humanité » et d’en tirer toutes les conséquences.
Le M23 charge l’armée congolaise
Les rebelles du M23, quant à eux, affirment avoir des preuves tangibles que les FARDC sont officiellement déployées à Kitshanga et opèrent aux côtés des Forces de défense nationale du Burundi (FNDB) en violation flagrante des décisions des chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est issues de leur 20ème Sommet, tenu à Bujumbura le 4 février 2023.
« Le M23 condamne avec la dernière énergie les bombardements de zones densément peuplées, les assassinats ciblés et les incendies de villages. Ces attaques motivées par l’idéologie génocidaire ont provoqué le déplacement de la population civile et prolongé la crise humanitaire aggravée », a déclaré Lawrence Kanyuka.
Ainsi, le groupe armé dit prendre à témoin la région, la communauté nationale et internationale du choix délibéré du gouvernement de Kinshasa de bafouer le processus de paix en violant volontairement les initiatives régionales.
Dans sa réaction, le facilitateur du processus de Nairobi, Uhuru Kenyatta, a appelé toutes les parties à mettre fin aux hostilités pour accorder une chance au rétablissement de la paix.