Dans son intervention mardi au briefing du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation dans la région des Grands Lacs, Linda Thomas-Greenfield, représentante permanente des USA auprès des Nations unies, a réitéré l’appel de son pays au Rwanda à retirer ses troupes du territoire congolais.
Malgré les processus de paix de Luanda et de Nairobi, Washington regrette que la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs reste désastreuse et continue de se détériorer à mesure que les tensions entre la RDC et le Rwanda s’accentuent.
« Une fois de plus, je réitère notre appel au Rwanda pour qu’il mette immédiatement fin à son soutien au M23 sanctionné par l’ONU et se retire du territoire de la RDC. Nous appelons également les FARDC à rompre leurs liens avec les FDLR, sanctionnées par l’ONU », a déclaré la diplomate américaine, qui accuse le M23 de bloquer l’accès aux sites de pré-cantonnement, entravant les efforts de DDR et interférant avec le travail important de la Monusco.
Aussi, les USA appellent les troupes régionales déployées dans l’Est de la RDC, que ce soit bilatéralement ou par l’intermédiaire de la Communauté d’Afrique de l’Est, à se coordonner entre elles et avec la Monusco.
« Elles doivent éviter les violations et abus des droits de l’homme ainsi que les activités illicites, y compris l’extraction illégale de minéraux », a-t-elle exhorté.
Pas de soutien accru de la Monusco à la Force régionale
Linda Thomas-Greenfield a, une fois de plus, exhorté les membres du Conseil de sécurité à éviter d’approuver un soutien accru de la Monusco à la Force régionale de l’EAC sans garanties appropriées, conformément aux politiques de l’ONU visant à répondre aux préoccupations en matière de droits de l’homme, de responsabilité et de commandement et contrôle.
« Ces garanties sont essentielles pour garantir que nous n’aggravons pas par inadvertance une situation de sécurité déjà dangereuse », a-t-elle expliqué.
Les USA sont aussi préoccupés par la situation humanitaire qui s’est détériorée jusqu’à atteindre des niveaux alarmants. Le conflit a déplacé plus d’un demi-million de personnes rien qu’en 2023, dont beaucoup sont contraintes de vivre sans accès à une nourriture, à de l’eau ou à des soins médicaux adéquats dans des camps remplis bien au-delà de leur capacité.
Maintenir un dialogue ouvert
Pour Washington, il faut rechercher des solutions diplomatiques à cette crise. « A ce titre, j’appelle les dirigeants régionaux à maintenir un dialogue ouvert, en particulier à l’approche des élections nationales en RDC », a ajouté Linda Thomas-Greenfield.
Ces élections doivent être libres et équitables pour tous, y compris les femmes et les communautés minoritaires, a-t-elle souligné, rappelant que « tous les civils congolais méritent le droit de vivre en paix et de faire entendre leur voix lors des élections ».