La candidature de Denis Mukwege, militant des droits de l’homme et prix Nobel de la paix 2018, à la présidentielle de décembre, a trouvé un écho favorable auprès de Justine Kasa-vubu, fille du premier président congolais (Joseph Kasa-vubu) et ancienne secrétaire nationale aux Relations extérieures de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti du président de la République sortant, Félix Tshisekedi.
La femme politique africaine de l’année 2018 (dans le cadre du Prix International GFA d’Or) a déclaré mardi son soutien à la candidature de Denis Mukwege qui, selon elle, est le « seul profil » capable de relever le défi et de démontrer qu’il est près de la population, dans un pays qui « vit une tragédie sans précédent », avec un peuple qui « croupit dans la misère » et une classe politique qui « se régénère mais toujours en perpétuant aussi les mauvaises pratiques et la mauvaise gouvernance ».
« Je crois aujourd’hui qu’il faut opérer un choix en fonction de ce qu’on croit que la République démocratique du Congo doit être demain. Quelle sera la place de notre pays et quelle sera la crédibilité pour les projets à venir. Et surtout comment est ce qu’on oriente ce pays ? Quelle est la vision politique qu’on doit imprimer ? C’est la raison pour laquelle je pense que c’est la raison qui doit dicter un choix politique mais c’est aussi les valeurs morales qu’incarnent les candidats qui doivent aussi dicter ce choix. Pour ma part, sans ambages, je pense qu’il y a un homme au-dessus du lot. Et cet homme au-dessus du lot qui est capable de relever le défi, qui est capable aussi de générer un consensus, qui est capable d’accepter la pluralité démocratique, qui est capable d’inscrire une vision et de se projeter, un homme capable de démontrer qu’il est près de la population et qu’il a partagé la misère de notre peuple… Je crois qu’il n’y a qu’un seul profil qui se dégage dans tout ça, c’est le Docteur Mukwege », a-t-elle dit dans une interview accordée à la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF).
RDC, un pays en déliquescence
Les cinq années de Félix Tshisekedi à la tête du pays n’ont pas apporté le changement souhaité par la population. Même si, reconnaît-elle, que le chaos ne date pas de la dernière législature, Justine Kasa-vubu affirme, sans détour, que la RDC est présentement un « non-Etat ».
« Nous sommes dans un pays qui est totalement en déliquescence. Nous vivons non pas avec le respect de la Constitution, non pas avec les règles de loi mais, depuis 2001, donc les fameux accords de Sun City, nous vivons avec ces accords, avec des arrangements, des combines, des confréries, des conférences, etc. Et donc aujourd’hui, le pays est dans une déliquescence sans précédent », a déploré l’ancienne candidate aux présidentielles de 2006.
Selon elle, le régime Tshisekedi a clairement dévoilé les cartes sur table, c’est-à-dire, que ce n’était pas une gouvernance classique, mais « cest une gouvernance d’arrangement, un pacte qui a été conclu entre le sortant précédent et celui qui est entré en 2018-2019… ».
Justine Kasavubu est convaincue que, face à cette situation, c’est Denis Mukwege qui va sortir la RDC de l’ornière.