Même si la Cour suprême du Royaume-Uni a jugé « illégal » le renvoi des demandeurs d’asile vers Rwanda « étant un pays tiers dangereux », le gouvernement britannique reste déterminé à faire fonctionner son partenariat migratoire avec Kigali. Les deux parties travaillent déjà sur un nouveau traité pour contourner l’arrêt de la plus haute juridiction.
Quelques heures seulement après que la justice a rendu son arrêt, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak a eu un entretien téléphonique avec le président rwandais, Paul Kagame, au cours duquel il a réitéré son ferme engagement à faire fonctionner le partenariat en matière de migration avec le Rwanda. « Bien que déçus du résultat, nous prendrons les mesures nécessaires pour garantir l’arrêt des bateaux », a-t-il annoncé.
« Mon engagement à arrêter les bateaux est inébranlable. Le gouvernement travaille sur un nouveau traité avec le Rwanda, et nous le finaliserons à la lumière du jugement d’aujourd’hui. Si nécessaire, je suis prêt à revoir nos cadres juridiques nationaux », a expliqué Rishi Sunak.
Londres se dit prêt à modifier toutes les lois nationales ou les relations internationales qui bloquent ce projet.
Le système d’asile actuel « n’est ni juste ni juste », affirme le gouvernement britannique qui a décidé, par conséquent, « d’introduire de nouvelles lois pour que si vous venez ici illégalement, vous ne puissiez pas rester, de conclure de nouveaux accords à l’échelle mondiale pour arrêter les bateaux à la source et de réprimer le contenu des réseaux sociaux qui attire les gens vers des passages illégaux ».
« Le peuple britannique attend de nous que nous fassions tout ce qu’il faut pour lutter contre l’immigration clandestine et c’est précisément ce que nous ferons. Notre engagement à arrêter les bateaux est inébranlable », a souligné la même source.
Pour sa part, le gouvernement rwandais qui prend acte de l’arrêt de la Cour suprême du Royaume-Uni a cependant contesté la décision selon laquelle « le Rwanda n’est pas un pays tiers sûr pour les demandeurs d’asile et les réfugiés en termes de refoulement ».
« Le Rwanda et le Royaume-Uni ont travaillé ensemble pour assurer l’intégration des demandeurs d’asile réinstallés dans la société rwandaise. Le Rwanda est attaché à ses obligations internationales. Nous avons été reconnus par le HCR et d’autres institutions internationales pour notre traitement exemplaire des réfugiés », a réagi Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, qui explique que tout au long de ce processus juridique, ils ont été occupés à faire progresser les Rwandais et à travailler avec des partenaires internationaux pour résoudre certains des plus grands défis auxquels l’Afrique et le reste du monde sont confrontés.
Dans son arrêt rendu mercredi 15 novembre, la Cour suprême du Royaume-Uni a jugé « illégal » le renvoi des demandeurs d’asile vers le Rwanda en vertu de l’article 6 de la loi sur les droits de l’homme de 1998. Cette initiative violerait l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui interdit la torture et les traitements inhumains ou dégradants.
Pour la plus haute juridiction du pays, le Rwanda n’est pas un pays tiers sûr et il y a un risque réel que les personnes envoyées au Rwanda soient renvoyées dans leur pays d’origine où elles sont confrontées à des persécutions ou à d’autres traitements inhumains, alors qu’en réalité elles ont une bonne demande d’asile.