« Le peuple congolais mérite de choisir ses propres dirigeants librement selon un processus crédible et transparent », a déclaré jeudi l’administration Biden, menaçant d’imposer des sanctions contre toutes les personnes qui porteront atteinte à la démocratie en RDC, à travers la fraude électorale, la corruption et la répression des manifestations pacifiques.
A trois jours du début de la campagne électorale en RDC, les USA insistent sur la tenue des élections libres, transparentes et équitables. Dans une déclaration faite jeudi 16 novembre, l’ambassade américaine à Kinshasa saluant les efforts de toutes les parties prenantes destinés à soutenir un processus électoral inclusif, transparent et paisible reflétant la volonté du peuple congolais a souligné que « des mesures supplémentaires visant à garantir la transparence aideront à renforcer la confiance dans le processus ».
L’élection présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales aura lieu le 20 décembre 2023. Alors qu’il ne reste plus que 34 jours pour que les Congolais se rendent aux urnes, l’opposition continue de dénoncer des irrégularités qui, selon elle, impacteront sur la crédibilité des scrutins.
C’est dans ce contexte que les USA menacent d’imposer des sanctions contre les acteurs qui vont saper la démocratie.
« Les États-Unis envisageront l’adoption de mesures, comprenant des restrictions en matière de visa et d’autres mesures, à l’encontre des personnes portant atteinte à la démocratie en RDC. Ceci pourrait comprendre la fraude électorale, la corruption, la répression des manifestations pacifiques par la force ou l’intimidation des électeurs, ou la violation des droits humains en RDC. Le peuple congolais mérite de choisir ses propres dirigeants librement selon un processus crédible et transparent », a déclaré l’ambassade des USA à Kinshasa.
Ainsi, la CENI, organe qui a la mission d’organiser les élections en RDC, a été invitée instamment à s’assurer que les versions imprimées et en ligne des listes définitives des électeurs soient accessibles sans tarder afin que tous les électeurs sachent où aller voter le jour des élections, et que les problèmes relatifs à la qualité des cartes d’électeurs soient résolus de sorte qu’aucun électeur inscrit ne soit privé de ses droits.
« Bien avant le jour des élections, les candidats, les autorités et la population ont aussi besoin d’une compréhension commune de quand et de la façon dont les résultats du scrutin seront disponibles, tel qu’exigé par la loi congolaise, et en réponse aux demandes de transparence maximale émanant des parties prenantes », a ajouté la même source.
Pour les USA, il est également crucial que le gouvernement congolais assure l’égalité des chances pour tous les candidats, notamment en ce qui concerne le lancement de la campagne électorale le 19 novembre.
« Cela comprend la protection des libertés d’expression, de mouvement, de rassemblement et de presse, lesquelles sont les piliers essentiels d’un processus électoral ouvert. La responsabilité du gouvernement s’étend aussi à la préservation de la sécurité des candidats pendant la campagne et de celle des électeurs aux bureaux de vote, le jour du scrutin », a-t-elle souligné.
Pour rappel, au lendemain des élections de 2018, les USA avaient sanctionné plusieurs personnalités congolaises « en raison de leur implication dans une corruption importante liée au processus électoral ». Ces personnes sont : Corneille Nangaa et Norbert Basengezi Katintima, respectivement président et vice-président de l’ancienne CENI; Marcellin Mukolo Basengezi, alors conseiller du président de la CENI; Aubin Minaku Ndjalandjoko et benoit Lwamba Bindu, respectivement ancien président de l’Assemblée nationale et ancien président de la Cour constitutionnelle.