Le Comité de l’ONU contre la torture (CAT) a exprimé sa profonde préoccupation face aux nombreuses « allégations crédibles » de violations graves des droits de l’homme commises au Burundi depuis la crise politique de 2015. Il se dit particulièrement « troublé » par les informations faisant état d’exécutions extrajudiciaires et d’actes de torture et de mauvais traitements. traitements impliquant, entre autres, des membres des forces de sécurité, des forces armées, du Service national de renseignement et des Imbonerakure.
La 78ème session du CAT a été clôturée vendredi 24 novembre 2023, après avoir adopté ses observations finales, notamment sur le rapport du Burundi, qui révèle qu’entre 2015 et 2023, 13 072 personnes ont été arrêtées arbitrairement, 4 040 personnes tuées,1 381 cadavres trouvés, 1 225 victimes de torture, 697 personnes enlevées et 611 victimes de violences sexuelles.
Face à cette situation, l’organisme de l’ONU qui contrôle la mise en œuvre des obligations des États parties à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, a exhorté le Burundi à exercer un contrôle strict sur la police et les forces de sécurité et à veiller à ce que toutes les allégations fassent l’objet d’une enquête impartiale ; que les responsables ont été condamnés à des peines proportionnées à la gravité des infractions commises ; et que les victimes ont obtenu une réparation appropriée.
En outre, le CAT a exprimé sa préoccupation face aux nombreuses allégations selon lesquelles les défenseurs des droits de l’homme continuaient d’être régulièrement victimes d’intimidations, de menaces, de harcèlement, d’agressions physiques, d’arrestations et de détentions arbitraires, de poursuites, de torture et de mauvais traitements, de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires.
Ainsi, le comité a demandé au gouvernement burundais de veiller à ce que les défenseurs des droits de l’homme bénéficient d’une protection adéquate; entreprendre des enquêtes rapides, efficaces et impartiales sur les allégations de violations des droits de l’homme ; punir les responsables avec des sanctions appropriées ; et de libérer immédiatement toutes les personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association.