L’Afrique est aujourd’hui confrontée à des menaces sécuritaires accrues, amplifiées par l’émergence de groupes terroristes, note avec regret le ministre rwandais de la Coopération régionale, James Kabarebe, qui a réaffirmé, en conséquence, l’engagement de son pays en faveur de la paix sur le continent.
James Kabarebe représente le Rwanda à la 9e édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, ouverte lundi par le président sénégalais Macky Sall, sous le thème : « L’Afrique des potentiels et des solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle ».

Dans son allocution faite lundi, il a appelé à des efforts unifiés et collaboratifs pour faire face de manière globale aux menaces croissantes à la sécurité. Sur la base de « l’expérience et de la résilience » suite au génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, a-t-il dit, « le Rwanda peut affirmer avec confiance qu’il est tout à fait possible d’inverser le cours du conflit et de progresser ».
Alors que son pays est accusé d’agression dans l’Est de la RDC, le ministre rwandais qui a évité ce dossier sensible, a réaffirmé « l’engagement résolu » et la contribution du Rwanda « aux initiatives de paix sur le continent » avant d’exhorter les Etats africains à consolider tous les efforts « pour forger une Afrique plus pacifique et plus sûre ».
Rwanda, faiseur de paix
James Kabarebe a vanté le rôle de maintien de la paix que joue le Rwanda dans quelques pays africains.
« Notre implication dans le soutien aux nations frères que sont la République centrafricaine, le Mozambique, le Soudan et le Soudan du Sud illustre le rôle des approches collaboratives pour faire face aux défis de sécurité au-delà des frontières nationales », a-t-il déclaré, précisant qu’en République centrafricaine par exemple, les forces de maintien de la paix du Rwanda, dans le cadre de la Minusca et d’un accord bilatéral, ont joué un rôle déterminant dans la stabilisation de la région.
Selon lui, l’engagement rwandais au Mozambique et au Soudan du Sud montre que leur approche de la paix va au-delà de l’aspect sécuritaire. « C’est avant tout une approche centrée sur les personnes », a-t-il expliqué.
« Par conséquent, dans des pays comme le Mozambique et la République centrafricaine, les personnes précédemment déplacées sont rentrées chez elles et peuvent désormais participer aux activités économiques pour soutenir leur développement. Les écoles ont rouvert, permettant aux enfants de reprendre leurs études, et les hôpitaux fournissent des services de santé essentiels à ceux qui en ont besoin », a-t-il ajouté.
Le ministre rwandais a, dans la foulée, fait remarquer que cet exemple montre que la recherche d’une paix durable nécessite une approche globale et inclusive. Selon Kabarebe, des telles initiatives exigent l’attention et l’engagement collectifs de toutes les parties prenantes, tant les gouvernements que les communautés locales, les organismes régionaux, les experts en sécurité et les partenaires internationaux.