Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et l’ONU Femmes, ont, dans une déclaration faite jeudi 30 novembre 2023, appelé à la priorisation du financement des programmes de lutte contre la violence basée sur le genre.
Profondément préoccupées par l’impact de la crise sécuritaire prolongée dans l’Est de la RDC, les trois agences onusiennes ont indiqué que ces conflits armés obligent des populations à quitter les zones d’affrontement, et ce déplacement forcé expose davantage les femmes et les filles aux violences basées sur le genre souvent perpétrées par des hommes en armes d’une part, et de l’autre, la pénurie en ressources de base (eau, nourriture et combustible) ainsi que des conditions de vie précaires.
Dans la partie orientale du territoire congolais, regrettent l’UNFPA, le BCNDH et l’ONU Femmes, la situation reste préoccupante en ce qui concerne les services de prise en charge holistiques de qualité pour les survivants des violences sexuelles en particulier, et la prévention qui peine à trouver du financement, sans compter les services de réintégration socio-économique et d’assistance juridique qui ne sont financés respectivement qu’à hauteur de 25 % et de 5 % des cas signalés.
« Une augmentation urgente des investissements pour protéger la santé et la sécurité des femmes et des filles touchées par la crise humanitaire est nécessaire, car dans chaque situation d’urgence, la réponse humanitaire doit donner la priorité à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, ainsi qu’à la protection contre la violence sexiste. Ce soutien permet non seulement de répondre aux besoins les plus urgents des femmes, mais aussi de les aider à dépasser les crises pour retrouver l’espoir et les opportunités, souvent contre toute attente », ont-ils plaidé.
L’UNFPA estime à plus de 400.000 les femmes et jeunes filles à risque de VBG dans les trois provinces de l’Est de la RDC en proie aux conflits à savoir, le Nord Kivu, le Sud Kivu et l’Ituri qui accueillent la majorité des personnes déplacées internes. « Bien que la plupart des femmes soient exposées aux risques des VBG, d’autres groupes spécifiques notamment, les adolescentes, les femmes et les filles chefs de ménages, les femmes âgées, les femmes et filles vivant avec handicap sont, en raison de leurs identités, confrontés à des préoccupations et à des difficultés supplémentaires pour accéder aux services sociaux de base dans cet environnement instable », a-t-il expliqué.
Pour sa part, le BCNUDH a affirmé que les violences sexuelles liées aux conflits doivent cesser immédiatement et a demandé un accès équitable à la justice pour toutes les victimes ainsi qu’une réparation pour les survivantes des violences sexuelles liées aux conflits.
Dans ce contexte, l’ONU Femmes a souligné que la violence basée sur le genre (VBG) constitue l’un des principaux problèmes de violation des droits humains auxquels sont confrontées les personnes, les familles et les communautés touchées par les crises humanitaires à répétition dans l’Est de la RDC.
Les trois structures ont par la même occasion précisé que la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, commémorée cette année sous le thème : « Tous unis ! Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles », est une opportunité pour appeler aux gouvernements, les institutions publiques et les institutions internationales, le secteur privé ainsi que les communautés à se mobiliser pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.