Dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), des irrégularités sont signalées dans plusieurs bureaux de vote. Deux candidats aux législatives nationales dénoncent « l’imposition des votes par des hommes en uniforme et armés, et la gestion opaque des bulletins restants dans certains bureaux ».
Les opérations de vote dans cette partie orientale de la RDC ont été caractérisées mercredi, notamment par « une fraude massive, la corruption à ciel ouvert et le retard dans le déploiement des matériels et kits électoraux créant un désintéressement dans le chef de certains électeurs », ont dénoncé Juvénal Munubo (AA/UNC) et Prince Kihangi (AFDC-A), dans une déclaration faite jeudi 21 décembre 2023.
Les deux représentants de Walikale fustigent aussi « les messages haineux et tribaux lancés par certains candidats, l’orientation des votes des personnes de troisième âge, des pannes récurrentes des machines et la polarisation des batteries, l’omission des noms de certains électeurs sur les listes électorales pourtant régulièrement enrôlés… »
« Ces irrégularités monstrueuses jettent, sans nul doute, un discrédit sur le processus électoral dans le territoire de Walikale et affectent profondément le résultat », ont-ils fait remarquer, appelant par conséquent le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à reconsidérer et repenser ce processus sur l’étendue du territoire de Walikale.
Munubo et Kihangi, victimes d’une tentative d’assassinat et de menaces d’arrestation
Ce quatrième cycle électoral se déroule sous haute tension. Juvénal Munubo et Prince Kihangi affirment avoir été victimes, respectivement d’une tentative d’assassinat et de menaces d’arrestation.
« En pleine journée du 20 décembre 2023, jour de vote, deux députés de Walikale en fonction, honorable Juvénal Munubo Muni et Prince Kihangi Kyamwami, tous candidats députés nationaux au compte des regroupements politiques AA/UNC et AFDC-A, ont fait l’objet, le premier, d’une tentative d’assassinat orchestrée par un candidat bien identifié à Njingala, et, le second, des intimidations et menaces d’arrestation par des officiers de la Police nationale congolaise (PNC) », ont-ils condamné.
Face à cette situation, les deux élus demandent au gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu ainsi qu’au chef de bureau de la Monusco de pouvoir assurer leur sécurité et de faciliter leur évacuation.