La Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a réaffirmé vendredi son engagement envers les efforts en cours pour restaurer la paix et la stabilité dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où la situation sécuritaire reste préoccupante suite notamment à l’activisme des rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise.
Plus d’un mois après l’expiration de son mandat dans l’Est de la RDC, la Force régionale de l’EAC conduite par son commandant le général kenyan Aphaxard Muthuri Kiugu, a remis le drapeau de l’organisation régionale et d’autres instruments de la mission au secrétaire général de l’EAC, Peter Mathuki, au cours d’une cérémonie organisée vendredi 26 janvier 2024 à Arusha, en Tanzanie.
Dans son allocution, Peter Mathuki a réaffirmé l’engagement de l’EAC en faveur du rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC. Il a aussi salué le rôle joué par les soldats de la force régionale pendant leur mandat, qui s’est achevé le 21 décembre 2023. Selon lui, ce sont de vaillants soldats qui ont risqué leur vie pour le bien des Africains de l’Est résidant dans l’Est de la RDC, ajoutant que la mission de maintien de la paix avait été un grand succès malgré certains défis auxquels elle était confrontée sur le terrain.
« Les leçons tirées du déploiement de la Force régionale de l’EAC (EACRF) offrent à la Communauté des opportunités de renforcer son rôle de principal garant de la paix et de la sécurité dans la région à travers l’institutionnalisation des réalisations de l’EACRF », a-t-il déclaré, souligant que grâce à cette expérience, l’EAC s’est avérée adaptable pour relever les défis de sécurité et on peut compter sur elle en tant que partenaire compétent pour répondre aux conflits complexes affectant la région.
Pour sa part, le général Kiugu a indiqué que la mission avait enregistré plusieurs succès, parmi lesquels la protection des civils, « une fonction essentielle du mandat qui a été réalisée grâce à la facilitation du cessez-le-feu entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe rebelle M23 ».
« L’ouverture partielle des principales routes d’approvisionnement de Goma-Rutshuru, Bunagana-Rutshuru, Sake-Mushake et Sake-Kitchanga-Mweso, permet la libre circulation des biens et des personnes. En outre, le déploiement de l’EACRF a contribué à désamorcer la menace physique directe contre les villes de Goma et de Sake. L’effet total de ces actions a été le retour progressif des personnes déplacées internes dans leurs foyers, notamment à Sake, Kirolirwe, Kitchanga et Mweso, dans le territoire de Masisi et à Kibumba, Rumangabo, Kiwanja et Bunagana dans les territoires de Nyiragongo et Rutshuru », a-t-il expliqué.
Contrairement à l’EAC, Kinshasa a estimé que la force régionale n’avait accompli sa mission qui, selon les autorités congolaises, était de combattre contre les rebelles du M23 et non pas jouer à l’interposition.
Après le départ de la Force de l’EAC, qui était accusée de complicité avec les rebelles, la situation sécuritaire s’est dégradée davantage. Les combats entre l’armée congolaise et la coalition M23-RDF ont repris. Les forces négatives ont récupéré les zones abandonnées par l’EACRF.