Depuis le 15 avril 2023, les affrontements entre l’armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohamed Hamdane Dagolo ont occasionné près de 8 millions de personnes déplacées. Cette situation préoccupe profondément le président congolais, Félix Tshisekedi, qui a appelé mardi les protagonistes à déposer les armes afin de donner une chance à la paix.
Félix Tshisekedi, qui était face au corps diplomatique accrédité en RDC, a déploré le fait que cette tragédie se veut toujours plus dramatique telles que l’illustrent les combats, les pertes en vies humaines et la destruction des infrastructures socio-économiques.

« J’entends ici interpeller la conscience morale des protagonistes et leur demande, de déposer les armes afin de donner une chance à la paix. Cet appel est également lancé à l’Union africaine et aux Nations unies dont la solidarité et l’engagement sont attendus face à la tragédie soudanaise », a-t-il déclaré.
Réaffirmant son attachement à la solidarité entre les peuples et aux valeurs panafricaines, le chef de l’Etat congolais a rappelé qu’une Afrique souveraine est d’abord celle capable de résoudre ses problèmes et d’assurer le bien-être de ses populations.
Dans ce contexte, Félix Tshisekedi a estimé qu’il est temps que les institutions continentales et régionales prennent leurs responsabilités face à la gravité de cette crise.
« En effet, nos frères soudanais attendent de nous des initiatives fortes pour imposer la paix et sanctionner les auteurs des crimes atroces qu’ils subissent. Et conformément aux valeurs qui nous unissent, aucune excuse ne peut nous détourner de notre responsabilité collective; autant que, le principe de subsi- diarité consacré par l’Acte constitutif de l’Union africaine, ne peut exonérer, au profit des seules communautés régionales, notre organisation continentale, j’ai cité l’Union Africaine, de son obligation d’assurer la paix et la sécurité en Afrique », a-t-il souligné.
Alors que près de 8 millions de personnes sont déplacées à cause de cette guerre, le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé mercredi à un soutien urgent et supplémentaire pour répondre à leurs besoins.
En conclusion d’une visite de trois jours en Éthiopie, Filippo Grandi a observé de première main les efforts du gouvernement éthiopien, soutenu par le HCR et ses partenaires, pour aider les réfugiés soudanais récemment arrivés dans le pays.
Grandi s’est rendu à Assosa, dans la région de Benishangul-Gumuz, où il a rencontré quelques-uns des plus de 20 000 réfugiés et demandeurs d’asile actuellement hébergés dans le centre de transit de Kurmuk.
Depuis avril 2023, plus de 100 000 personnes sont entrées en Éthiopie depuis le Soudan, dont près de 47 000 réfugiés et demandeurs d’asile. Ceux-ci s’ajoutent aux quelque 50 000 réfugiés soudanais déjà présents dans le pays.