Le Burundi n’a pas été épargné par le terrorisme en 2023, a affirmé vendredi 2 février 2024 le président Evariste Ndayishimiye au cours de la cérémonie d’échange de vœux avec le corps diplomatique, rappelant que son pays a traversé l’année dans le deuil des enfants, mamans, frères et sœurs victimes d’une attaque terroriste dont la planification « a été préparée de fond en comble dans le pays voisin, le Rwanda ».
Entre Gitega et Kigali, les tensions ne cessent de monter. Pour le chef de l’Etat burundais, il est « écœurant » de savoir que le commandement de ce groupe terroriste (Red Tabara), qui se trouve à Kigali, collabore étroitement avec le commandement de l’armée rwandaise dans la planification des attaques terroristes.
« Nous sommes d’autant plus stupéfaits du fait que ce pays voisin, le Rwanda, recrute les terroristes dans le camp des réfugiés de Mahama, les entraine, les entretient et les arme, faisant obstruction des lois internationales en matière de la protection des réfugiés », a-t-il déclaré devant le corps diplomatique accrédité au Burundi.
Dans ce contexte, Evariste Ndayishimiye a invité les diplomates à amorcer leurs efforts pour plaider en faveur de l’extradition de ce groupe terroriste, et condamner tout ce qui trouble la quiétude de la région, voire même « la prise de sanctions contre les auteurs de ces agressions terroristes et leurs sponsors ».
Par ailleurs, il dit espérer que le pays de Paul Kagame « ne continuera pas à sacrifier les relations de bon voisinage au profit du cerveau d’un groupe terroriste sans aucun avenir politique ».
Affirmant que le Burundi est un pays réputé depuis belle lurette d’entretenir des bonnes relations de voisinage, Ndayishimiye a souligné qu’à aucun moment de l’histoire, il n’a été accusé d’agression envers un pays quelconque, « au contraire, il appuie dans le sens de restaurer la paix là où le besoin se fait sentir ».
En janvier, le Burundi a fermé ses frontières avec le Rwanda à cause du soutien apporté par le régime Kagame aux terroristes Red Tabara, qui ont lancé une attaque le 22 décembre 2023 près de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), tuant 20 personnes, dont des femmes et des enfants.