Préoccupée par les violents combats entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23 dans l’Est de la RDC, la Russie se dit prête à discuter des paramètres selon lesquels la Monusco serait en mesure de fournir un certain niveau d’assistance à la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) afin de restaurer la paix.
Dans sa déclaration faite mardi lors de la réunion d’information du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation en République démocratique du Congo, la représentante permanente adjointe de la Russie à l’ONU, Anna Evstigneeva, a pris note du soutien que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) apporte à la RDC pour surmonter la crise.
Pour Moscou, ces efforts conjoints reflètent un engagement en faveur du principe des « solutions africaines aux problèmes africains ».
« Il est important d’assurer le niveau nécessaire de coordination avec la Monusco et d’identifier des modalités efficaces pour travailler ensemble pour surmonter l’instabilité. Nous sommes prêts à discuter des paramètres selon lesquels la Mission serait en mesure de fournir un certain niveau d’assistance aux forces régionales », a indiqué la diplomate russe.
Grâce à la reprise des offensives, le M23 a regagné pratiquement toutes les positions qu’il avait volontairement cédées aux contingents de l’EAC en mars 2023, a-t-elle déploré, condamnant les bombardements de zones peuplées et de camps de personnes déplacées, dont les civils ont été victimes.
Appelant au déblocage des routes d’approvisionnement terrestre vers Goma, Anna Evstigneeva a souligné que ces actions du M23 ont déjà conduit à une crise humanitaire et à une augmentation rapide du nombre de personnes déplacées, qui ont dépassé les 7 millions de personnes.
« Il est clair que la situation dans les provinces orientales de la RDC a un impact négatif sur l’ensemble de la région des Grands Lacs », a-t-elle fustigé.
Solution politique
Cependant, la Russie pense que « seules des solutions politiques » conduiront à une cessation globale des hostilités et à la création de conditions réelles pour une stabilisation durable.
« Nous attachons une importance fondamentale à l’obtention de résultats concrets dans le cadre du processus de Luanda. Il est important d’intensifier la médiation régionale pour surmonter les tensions entre Kinshasa et Kigali. Nous pensons également qu’il est nécessaire de continuer à combiner les efforts complémentaires et les initiatives de facilitation régionale. Il est clair que la sécurité et la stabilité dans l’est de la RDC sont dans l’intérêt de tous les pays de la région des Grands Lacs », a-t-il suggéré.
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la Russie a rassuré qu’elle continuera à faire tout ce qui est nécessaire pour contribuer à résoudre la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo, y compris à l’étape cruciale du retrait de la Monusco.