L’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé), parti de l’opposition dirigé par Martin Fayulu, a annoncé, à l’issue de la session extraordinaire de son conseil national tenue du 1er au 5 mars à Kinshasa, qu’il était prêt au dialogue national sous la facilitation ecclésiastique.
Même s’il dénie toute légitimité au pouvoir de Félix Tshisekedi, le camp Fayulu soulevant notamment l’urgence de faire échec au plan de balkanisation de la RDC en cours d’exécution par le Rwanda et ses parrains, a accepté, tout de même, de discuter avec les Tshisekedistes et les autres organisations politiques, pour la reconstruction du pays.
« Vu l’ampleur de la désunion nationale résultant du hold-up électoral de 2018 et du simulacre d’élections de 2023, le Conseil national de l’ECiDé invite le Bureau national à solliciter l’implication des pères spirituels du pays pour faciliter des discussions entre filles et fils du pays autour du thème : Vérité-Réconciliation-Cohésion nationale. L’objectif est de contrer les plans de balkanisation, de mettre fin aux crises politiques récurrentes et de donner au pays une chance de se reconstruire », a annoncé le parti de l’opposant qui a toujours réclamé sa victoire à la présidentielle de 2018.
Dans ce contexte, l’ECiDé a levé l’option de mobilier la population congolaise pour la cohésion nationale en organisant des manifestations à grande échelle dans le pays et dans la diaspora, afin d’affirmer la détermination à protéger l’intégrité territoriale du pays.
Par ailleurs, la formation politique de Martin Fayulu s’oppose à tout changement de la Constitution ou toute révision de ses articles verrouillés et promet de ne ménager aucun effort pour faire échec « à toute tentative de changement de la Constitution et à toute révision intempestive ».
S’agissant des questions sécuritaires, le camp Fayulu entend mener des actions visant obtenir notamment la levée rapide de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri; le renforcement du soutien opérationnel aux Forces armées de la RDC (FARDC), en leur assurant les ressources nécessaires pour leurs opérations, en optimisant la chaîne de commandement et en améliorant les conditions de vie des soldats et de leurs familles; la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda et fermeture de toutes les frontières avec ce pays; l’émission d’un mandat d’arrêt international contre les dirigeants identifiés du M23; le désistement de l’accord cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région.
Mettant en garde Félix Tshisekedi contre toute velléité de conclure des accords visant à dissimuler l’invasion de l’Est du pays par des forces soutenues par les agresseurs, l’ECiDé appelle le Conseil de sécurité des Nations unies, en l’absence de rapatriement des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) vers leur pays, à rechercher des alternatives pour leur réinstallation dans un autre Etat non frontalier avec le Rwanda et la RDC; et exige des sanctions économiques et financières contre le Rwanda et l’Ouganda.
En outre, il appelle à l’adoption d’un embargo international sur la vente des minerais par le Rwanda dont son sous-sol ne regorge pas et a la mise en place d’un tribunal pénal international chargé de juger les crimes commis en RDC depuis 1997, y compris ceux mentionnés dans le rapport Mapping.