La République démocratique du Congo (RDC) a plaidé vendredi 8 mars en Guinée équatoriale pour des sanctions contre le Rwanda. Dans son intervention à la réunion du Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le chef de la diplomatie congolaise a fait remarquer à ses homologues qu’au cours de leurs expéditions en territoire congolais, accompagnées de leurs supplétifs du M23, les troupes rwandaises procèdent à des razzias, destructions méchantes et massacres des populations civiles.
Les Forces rwandaises de défense (RDF) sont sur le territoire congolais au Nord-Kivu sans en avoir été invitées, sans en avoir eu l’autorisation du gouvernement congolais et participent activement aux opérations militaires avec des armes sophistiquées, dont des missiles sol-air aux côtés du M23, a-t-il condamné.
En outre, a dénoncé Christophe Lutundula, le Rwanda appuie le groupe terroriste du M23 en hommes de troupe, en armes, en munitions et autres matériels de guerre pour conquérir des espaces territoriaux au Nord-Kivu et déstabiliser les institutions de la République démocratique du Congo.
« Les deux actes du Rwanda sont qualifiés en droit international d’agression contre un Etat et constituent des violations flagrantes des instruments internationaux qui régissent les rapports entre les Etats, notamment la Charte de l’ONU, l’acte constitutif de l’Union africaine, le pacte de non-agression et de défense commune de l’Union africaine et le traité de la CEEAC », a-t-il dit.
Au regard de cette situation, le ministre congolais des Affaires étrangères a demandé notamment à l’Union africaine et à la CEEAC de condamner activement et de sanctionner le pays de Paul Kagame qui, à travers des réseaux mafieux privés et des sociétés écrans montées par l’Etat congolais et ses dirigeants, est impliqué dans le pillage des ressources naturelles de la RDC.
Cependant, la RDC réaffirme sa disposition à dialoguer avec son agresseur. Pour Christophe Lutundula, il faut construire des perspectives efficaces et rassurantes de règlement de cette crise qui a de multiples conséquences dévastatrices pour l’avenir de la région et de ses populations.
Dans ce contexte, il a appelé l’administration Kagame à cesser d’abuser de la bonne foi de la communauté internationale et d’exploiter la tragédie du génocide rwandais dénoncée par tous, qu’elle a transformée en fonds de commerce politique cyniquement.