La Russie a réaffirmé son soutien à la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU afin de le rendre plus représentatif et efficace. Face à la surreprésentation des pays occidentaux au sein de cet organe qui a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales, Moscou a exigé la correction de « l’injustice historique » que subit l’Afrique depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en lui attribuant un siège permanent.
Le Conseil de sécurité se compose de 15 membres, dont cinq permanents : Chine, États-Unis d’Amérique, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni, et 10 non permanents élus par l’Assemblée générale pour un mandat de deux ans : Algérie, Équateur, Guyana, Japon, Malte, Mozambique, République de Corée, Sierra Leone, Slovénie, et Suisse.
Lors du briefing tenu le 23 mai sur le renforcement du rôle des États africains dans la résolution des problèmes mondiaux dans le domaine de la sécurité et du développement, le représentant permanent adjoint de la Russie, D.S. Chumakov, a plaidé pour l’actroi d’un siège de membre permanent à l’Afrique.
« Parlant du travail du Conseil de sécurité de l’ONU, je voudrais souligner que nous soutenons sa réforme afin de rendre le Conseil plus représentatif et plus efficace. Il faut avant tout corriger l’injustice historique contre l’Afrique, dont la représentation actuelle au Conseil ne correspond ni au nombre total d’États du continent, ni à leur rôle actuel dans les affaires internationales. À propos, les pays occidentaux qui adhèrent strictement aux approches de bloc sont déjà, au contraire, nettement surreprésentés au Conseil », a-t-il déclaré.
Pour la Russie, les exigences des pays africains visant à construire une architecture financière mondiale juste et non discriminatoire, notamment à travers la réforme des institutions de Bretton Woods qui, lorsqu’elles ont été créées, la majeure partie de l’Afrique était encore colonisée, sont également justifiées.
« L’inclusion de l’Union africaine au G20 et le renforcement des positions des pays africains dans les travaux des conseils d’administration du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale ont constitué des pas dans la bonne direction », a noté le diplomate russe, précisant que son pays attache également de l’importance à l’expansion de la représentation de l’Afrique au sein des BRICS : « depuis le début de l’année, l’Égypte et l’Éthiopie ont rejoint l’association, ce qui ouvrira des opportunités pour une plus grande prise en compte des priorités du continent dans les discussions sur les questions mondiales clés sur cette plateforme ».
Cependant, Chumakov a fait remarquer que, pour accroître efficacement leur rôle dans la résolution des problèmes mondiaux, il ne suffit pas d’obtenir un siège à la table des négociations car, a-t-il rappelé, les États africains sont confrontés à la tâche de renforcer leur durabilité économique et leur autosuffisance.
« Nous partageons la thèse selon laquelle, à mesure qu’elles se renforcent, les menaces à la paix et à la sécurité diminueront également. Tout le monde est bien conscient de notre attitude prudente à l’égard du lien direct entre les tâches de « préservation de la paix », de consolidation et de maintien de la paix et le développement durable. Bien sûr, il y a un lien, mais il n’est pas toujours direct. La paix en elle-même ne garantit pas le développement, et vice versa. Mais le fait même que les questions de paix et de développement soient régulièrement soulevées au Conseil de sécurité nous permet de parler avec confiance d’une chose : les institutions financières internationales et le système de développement des Nations Unies ne font pas face à leurs tâches. Malheureusement, la principale responsabilité en incombe aux principaux donateurs du système de développement des Nations Unies, qui ne souhaitent pas obtenir une véritable indépendance pour les bénéficiaires de l’aide, mais – conformément aux approches coloniales habituelles – uniquement à s’enrichir et à résoudre leurs propres objectifs égoïstes. aux dépens des pays pauvres », a-t-il expliqué.
Accroître le rôle des États africains dans la réponse aux défis mondiaux dans le domaine de la paix et du développement est non seulement possible, mais également nécessaire, a-t-il souligné, notant que, c’est la clé d’un monde juste, stable et prospère.
Pour atteindre cet objectif, il a jugé important de renforcer la souveraineté politique et économique des États africains. « La Russie est prête à leur fournir l’aide nécessaire à cet égard », a-t-il conclu.