L’ONU a recommandé mercredi au Rwanda de mettre en œuvre une stratégie globale fondée sur les droits de l’homme pour éliminer les stéréotypes sexistes concernant les rôles et responsabilités des femmes et des hommes dans la famille et dans la société.
A l’occasion de la publications de ses conclusions sur le Rwanda, le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) s’est déclaré « préoccupé » par la persistance d’attitudes et de stéréotypes patriarcaux qui compromettent le statut social, l’autonomie, les possibilités d’éducation et de carrière des femmes.
Selon le CEDAW, ces stéréotypes « constituent une cause sous-jacente de la violence sexiste à l’égard des femmes ». Ainsi, a-t-il recommandé au gouvernement rwandais de mettre en œuvre une stratégie globale fondée sur les droits de l’homme pour les éliminer.
Saluant les mesures prises par les dirigeants rwandais pour accroître les connaissances financières des femmes et leur accès au crédit financier, l’ONU est toutefois préoccupée par l’écart important entre les sexes en matière d’accès aux prêts et par les obstacles auxquels se heurtent les femmes pour accéder au crédit financier, y compris l’exigence de garanties, ainsi que par le caractère limité de leur accès à l’agence chargée de gérer les ressources foncières détenues conjointement par les deux époux.
Dans ce contexte, l’administration Kagame a été appelée à étendre les mesures visant à promouvoir l’éducation financière des femmes et l’accès à des prêts à faible taux d’intérêt sans garantie et à d’autres formes de crédit financier.
En outre, l’ONU a demandé au Rwanda d’étendre son soutien à l’entrepreneuriat féminin, notamment aux coopératives de femmes et aux programmes favorisant l’accès aux marchés, y compris les marchés d’exportation.
Le Rwanda est le pays où la présence des femmes est la plus forte au Parlement (Chambre des députés), avec 61,3 % des sièges, dans le système judiciaire (49,7 %) et aux postes ministériels (53,3 %). Au niveau décentralisé, les femmes sont assez bien représentées, comme l’illustrent les chiffres suivants pour les principales structures administratives : les femmes représentent 55,9 % des membres du Bureau des conseils de districts et de la Ville de Kigali, 33,3 % des maires de district, 42,7 % des membres des conseils de secteur et 34,5 % des membres des conseils de cellule.
Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) est l’organisme d’experts indépendants qui surveille la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Le Comité CEDAW est composé de 23 experts en droits des femmes du monde entier.
Le traité CEDAW est un outil qui aide les femmes du monde entier à apporter des changements dans leur vie quotidienne. Dans les pays qui ont ratifié le traité, la CEDAW s’est révélée, selon l’ONU, d’une valeur inestimable pour lutter contre les effets de la discrimination, notamment la violence, la pauvreté et le manque de protection juridique, ainsi que le refus d’héritage, de droit de propriété et d’accès au crédit.