Le Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU sur la République démocratique du Congo (RDC) se dit préoccupé par la poursuite de l’exploitation illicite des ressources naturelles et son incidence sur l’instabilité qui sévit dans les provinces de l’Est du pays.
Cette préoccupation a été exprimée lors des consultations tenues, le 3 juin, sur le thème : « Or, tantale et tungstène extraits en République démocratique du Congo: le commerce illicite aux niveaux national et international ».
Selon un communiqué de l’ONU, publié vendredi 14 juin, au cours de ces consultations, le Comité 1533 a entendu des exposés présentés par le secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), par un représentant de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et par deux représentants la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco).
« Les membres du Comité se sont dits préoccupés par la poursuite de l’exploitation illicite des ressources naturelles et son incidence sur l’instabilité en République démocratique du Congo », peut-on lire dans ledit document.
Dans son intervention, le secrétaire exécutif de la CIRGL a tenu le Comité informé de l’application des recommandations adoptées lors de l’atelier de haut niveau sur les ressources naturelles de la région des Grands Lacs, qui s’est tenu à Khartoum en septembre 2021. Il a également présenté les initiatives prises récemment à l’appui des mesures régionales de lutte contre l’exploitation illégale et le commerce illicite des ressources naturelles.
Pour sa part, le représentant de l’OCDE a parlé des progrès et des difficultés restant à surmonter en matière d’approvisionnement responsable dans les secteurs de l’or et de l’étain (cassitérite), du tungstène (wolframite) et du tantale (coltan), ainsi que des travaux actuellement menés par l’OCDE en collaboration avec les services de police et de justice dans les pays qui produisent et consomment des ressources minérales.
Les représentants de la Monusco ont, quant à eux, informé le comité des difficultés pesant sur le secteur de l’extraction artisanale de l’or au Sud-Kivu et en Ituri, ainsi que des questions de diligence raisonnable dans les chaînes d’approvisionnement en coltan au Nord-Kivu.
L’exploitation illégale des ressources naturelles demeure une des principales sources de financement des groupes impliqués dans la poursuite du conflit dans l’Est de la RDC. En vertu de la résolution 1807 (2008), telle que modifiée par des résolutions ultérieures, le Comité des sanctions a pour mandat, notamment d’examiner les informations concernant les mouvements d’armes présumés, mis en lumière dans les rapports du Groupe d’experts sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la République démocratique du Congo, en identifiant si possible les personnes et entités signalées comme responsables de ces violations, ainsi que les aéronefs ou autres véhicules utilisés.
Le Comité est composé des 15 membres du Conseil de sécurité et prend ses décisions par consensus. Sa présidence, pour la période se terminant le 31 décembre 2024, est assurée par Michael Imran Kanu (Sierra Leone) et la vice-présidence par l’Algérie.