Le président du Rwanda, Paul Kagame, accusé par son homologue de la RDC, Félix Tshisekedi, de parrainer le groupe armé M23, qui occupe des pans entiers de la province du Nord-Kivu, a affirmé lundi que son pays est prêt à soutenir les efforts visant à trouver une solution pacifique à cette crise.
Trois mois après avoir exprimé sa disposition à rencontrer Félix Tshisekedi, sous la médiation angolaise, pour faire taire les armes et relancer la coopération entre Kinshasa et Kigali, Paul Kagame a tenu l’administration Tshisekedi pour responsable de l’enlisement des pourparlers lancés par João Lourenço.
« Le gouvernement de Kinshasa n’a pas montré la volonté de résoudre le problème », a-t-il dénoncé au cours d’une interview accordée à la télévision publique RBA.
En depit de ce statu quo mortifère, l’homme fort de Kigali se montre optimiste quant à l’issue (politique) du conflit : « Nous espérons qu’un jour les efforts iront dans la bonne direction, peut-être que la raison prévaudra et que certaines personnes feront ce qu’il faut, mais le Rwanda est toujours là pour participer et soutenir les efforts visant à trouver une solution pacifique au problème », a-t-il dit.
Le Rwanda déstabilise-t-il la RDC ?
Selon Kigali, les éléments (de preuve) brandis par les experts de l’ONU ne tiennent pas. « Le Rwanda n’est pas la cause de la crise dans l’Est de la RDC », a indiqué Paul Kagame, qui refuse d’être présenté comme parrain du M23 : « Nous ne sommes pas du tout la cause de ce conflit », a-t-il souligné.
La communauté internationale « connaît l’origine et l’histoire, ce n’est pas le Rwanda qui a créé cette crise. Le Rwanda a été entraîné dans la crise par plusieurs facteurs », dont l’un « remonte à 30 ans, lorsque le gouvernement génocidaire de l’époque et ses forces ont fui vers la République démocratique du Congo après l’arrêt du génocide contre les Tutsi en 1994 », a-t-il expliqué, épinglant aussi les problèmes de gouvernance en RDC.
Les relations sont très tendues entre la RDC et le Rwanda depuis la résurgence fin 2021 du M23, une ancienne rébellion tutsi qui, selon plusieurs rapports de l’ONU, bénéficie du soutien de l’armée rwandaise (RDF).