Le président américain, Joe Biden est attendu en Angola du 13 au 15 octobre 2024. A Luanda, le 46e locataire de la Maison Blanche, arrivé à la fin de son bail, rencontrera son homologue angolais, João Lourenço, pour discuter d’une collaboration accrue sur des priorités communes, notamment le renforcement de leurs partenariats économiques.
Cette visite est stratégique. Les USA veulent étendre leur influence sur le marché africain des minéraux, une région où la Chine à une importante longueur d’avance. Dans le cadre de la transition vers une économie verte, les USA (et l’UE) ne cachent pas leur détermination à contrôler les matières premières critiques africaines pour rattraper la Chine qui raffine 60% du cobalt mondial (extrait en RDC), utilisé dans les batteries des véhicules électriques.
Le déplacement de Biden en Angola est donc une occasion propice pour les administrations américaine et angolaise de se pencher sur le Corridor de Lobito, un projet phare du Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGI) du G7. Selon Washington, ce projet fait progresser leur vision commune du premier réseau ferroviaire transcontinental à accès libre d’Afrique qui démarre à Lobito et reliera à terme l’océan Atlantique à l’océan Indien.
« La visite du président à Luanda célèbre l’évolution des relations entre les États-Unis et l’Angola, souligne l’engagement continu des États-Unis envers les partenaires africains et démontre comment la collaboration pour résoudre les défis communs profite aux citoyens des États-Unis et à l’ensemble du continent africain », a souligné la Maison Blanche.
Le corridor de Lobito, reliant l’Angola, la Zambie et la République démocratique du Congo, est l’un de plus grands projets financés par le gouvernement américain et ses partenaires. Selon Antony Blinken, « jusqu’à présent, les États-Unis et leurs partenaires ont engagé plus de 4 milliards de dollars dans les projets du corridor de Lobito ».
« Ensemble, nous élargissons l’accès à l’énergie propre, à Internet, aux soins de santé, et nous modernisons et construisons des chemins de fer, des routes et des ponts. Et nous voyons déjà des résultats. Autrefois, il fallait jusqu’à 45 jours pour acheminer les marchandises jusqu’au port par camion. Désormais, le temps est réduit à une fraction de ce temps par train », a déclaré le chef de la diplomatie américaine lors d’une table ronde du Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux sur le corridor de Lobito, organisée mardi 24 septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Aujourd’hui, a-t-il annoncé, de multiples expéditions internationales circulent chaque semaine, y compris vers les États-Unis, apportant, par exemple, du cuivre, contribuant ainsi à alimenter la transition vers les énergies propres. « Les expéditions régionales incluront bientôt des produits agricoles pour renforcer les chaînes d’approvisionnement alimentaire », a-t-il souligné.
Annoncé dans une déclaration conjointe UE-États-Unis en marge de l’événement du partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII) au G20 en Inde en septembre 2023, le corridor de Lobito est une priorité clé du PGII du G7.
L’UE et les États-Unis codirigent le soutien au développement du corridor, y compris les investissements dans les infrastructures, les mesures non contraignantes pour la facilitation du commerce et du transit, les investissements dans les secteurs connexes pour favoriser une croissance durable et inclusive et les investissements en capital (chaînes de valeur agricoles, énergie, transport/logistique, enseignement et formation techniques et professionnels) le long du corridor en Angola, en RDC et en Zambie.
Lors du forum « Global Gateway » qui s’est tenu en octobre 2023, l’UE et les États-Unis ont signé avec l’Angola, la RDC, la Zambie, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Africa Finance Corporation (AFC), un protocole d’accord pour définir les rôles et les objectifs de l’expansion du corridor.