Alors que Paul Kagame, a estimé que l’armée sud-africaine « n’a pas sa place » dans l’est de la RDC, où les troupes rwandaises poursuivent leur expansion territoriale, Cyril Ramaphosa réaffirmant le soutien de Pretoria à Kinshasa, a rappelé à l’ordre son homologue rwandais, sans le citer nommément, en lui faisant comprendre que ce conflit est « l’affaire de tous les Africains », car, a-t-il souligné, l’instabilité, où qu’elle se trouve, affecte les perspectives de croissance et de développement du continent.
L’Afrique du Sud a perdu une dizaine de soldats dans les combats contre l’armée rwandaise et les rebelles du M23. Dans une déclaration faite lundi, Cyril Ramaphosa a expliqué que la SANDF a été déployée dans la partie orientale de la RDC dans le cadre de la force régionale de la SADC (SAMIDRC), qui a un calendrier opérationnel et une date de fin. Selon lui, la mission prendra fin au fur et à mesure de la mise en œuvre de diverses mesures de confiance et lorsque le cessez-le-feu sera enraciné.
« Au lendemain de la mort tragique de nos soldats, certains ont remis en question la présence de l’Afrique du Sud dans l’est de la RDC. Certains ont affirmé que nous n’avions rien à faire là-bas. Mais la violence et les conflits en Afrique sont l’affaire de tous les Africains. Les conséquences humanitaires, économiques et sociales de ces conflits se font sentir au-delà des frontières et des régions », a-t-il répondu à Paul Kagame qui s’oppose à tout soutien militaire extérieur aux Forces armées congolaises.

Exprimant sa reconnaissance à la RDC, qui avait contribué à la lutte d’indépendance sud-africaine, Cyril Ramaphosa a assuré que « l’Afrique du Sud ne relâchera pas son soutien au peuple de la RDC afin qu’il puisse jouir de la paix et de la sécurité qu’il mérite ».
Dans ce contexte, il a promis de mettre tout en œuvre pour que les soldats sud-africains soient bien équipés et suffisamment soutenus pendant la mission, rappelant que la situation dans les zones où leurs troupes sont stationnées reste extrêmement instable.
L’agression rwandaise contre la RDC dure depuis 30 ans. Selon Cyril Ramaphosa, les différents acteurs étatiques et non étatiques ont été impliqués dans de graves violations des droits de l’homme, notamment des attaques à grande échelle contre des civils, des enlèvements et des exécutions extrajudiciaires, des actes de torture, le recrutement d’enfants soldats, le travail forcé, la traite des êtres humains et des viols de masse.

Solution diplomatique
Pour qu’une paix durable soit instaurée dans l’est de la RDC, il faut une cessation immédiate des hostilités et un cessez-le-feu qui doit être respecté par tous, a-t-il suggéré, soulignant que la diplomatie est la voie la plus durable pour parvenir à une paix durable pour la RDC et son peuple.
« Un cessez-le-feu est une condition préalable nécessaire aux pourparlers de paix qui doivent inclure toutes les parties au conflit, qu’elles soient des acteurs étatiques ou non étatiques, congolais ou non congolais. Nous appelons toutes les parties à adhérer pleinement aux efforts diplomatiques actuels visant à trouver une solution pacifique, y compris le respect du Processus de Luanda », a-t-il dit, appelant à une volonté politique forte et un leadership fort de la part de toutes les parties au conflit, ainsi que le respect de l’intégrité territoriale de la RDC.
Réitérant son soutien à l’appel du Conseil de sécurité de l’ONU en faveur de l’arrêt de l’expansion territoriale du groupe rebelle M23 et du retrait des forces extérieures de la RDC, le président sud-africain a souligné la nécessité d’une volonté collective de la communauté internationale pour parvenir à une paix et une sécurité durables dans l’est de la RDC.