Allié de la RDC, le Burundi a exigé vendredi la fin de l’expansion territoriale du Rwanda dans l’est de la RDC. Le chef de la diplomatie burundaise, Albert Shingiro, qui a représenté le président Evariste Ndayishimiye au sixième sommet extraordinaire de la CEEAC sur l’action humanitaire en Afrique centrale, tenu à Malabo, en Guinée équatoriale, a appelé le pays de Paul Kagame à retirer, immédiatement et sans condition, ses troupes du territoire congolais.
Le ministre burundais des Affaires étrangères a condamné fermement la résurgence et l’intensification des attaques du M23, milice soutenue par l’armée rwandaise, sur plusieurs centres stratégiques, y compris la prise de la ville Goma, qui se sont soldées par plusieurs milliers de morts (3000) et de blessés, et des déplacements massifs des populations civiles sans défense.
Pour Albert Shingiro, cette intensification des combats constitue une grave violation du cessez-le-feu et compromet des efforts en cours visant à parvenir à une solution pacifique et politique durable de cette crise.
« Le Burundi appelle à la cessation immédiate des hostilités et à la fin de l’expansion territoriale à l’est de la RDC par le M23 et ses alliés et le retrait immédiat et inconditionnel des troupes rwandaises du territoire de la RDC ainsi que la poursuite du démantèlement de tous les groupes armés locaux et étrangers qui pullulent dans cette partie de la RDC ainsi que le retour dans leurs pays d’origine pour être réintégrés dans la vie civile », a-t-il déclaré, soulignant que les violences insoutenables infligées aux populations civiles de l’est de la RDC par des groupes armés dont le mouvement M23 soutenu par le Rwanda continuent de provoquer des déplacements massifs des populations, y compris les femmes et les enfants.
Mettre fin aux velléités expansionistes de Kagame
Aux dirigeants de l’Afrique centrale, Albert Shingiro a rappelé que, sur le plan du droit international, franchir la frontière d’un autre pays sans invitation ni autorisation, armes à la main constitue un acte d’agression et d’invasion d’un autre Etat en violation flagrante des principes sacrés de la Chartes des Nations unies, tels que la coexistence pacifique, le respect de la souveraineté nationale, le respect de l’intégrité territoriale et l’indépendance politique d’autres Etats.
« Au 21eme siècle de tels actes sont inacceptables, car ils sont de nature à créer un précédent dangereux auquel certains acteurs pourraient se référer pour grignoter des territoires d’autres Etats tiers par force avec les risques de sombrer dans la loi de la jungle. Si nous laissons de tels actes se réaliser sous nos yeux, cela risque d’exacerber les velléités expansionnistes et sécessionnistes sur le continent et aucun pays ne sera épargné », a-t-il mis en garde.
Face à cette situation, le chef de la diplomatie burundaise a exhorté toutes les parties prenantes à reprendre sans délai le chemin du dialogue engagé dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi pour donner la chance à la paix et la sécurité dans cette partie orientale de la RDC qui a tant souffert.
La communauté internationale a le devoir moral d’arrêter ce conflit, qui est certes circonscrit aujourd’hui dans partie orientale dela RDC, mais avec des risques majeurs d’embraser toute la région avec de possibles ramifications sur tout le continent africain, ce qui va freiner l’objectif du continent de faire taire les armes d’ici 2030, a-t-il souligné.