La pression internationale s’accentue sur l’administration Kagame. Le chef de la diplomatie française a exigé à nouveau le retrait de l’armée rwandaise du territoire congolais. Jean-Noël Barrot, qui s’est entretenu avec son homologue de la RDC, Thérèse Kayikwamba, mercredi à Paris, a condamné la violation de l’intégrité territoriale du pays de Félix Tshisekedi par le Rwanda.
A la veille de l’adoption d’une résolution sur cette crise, par le Parlement européen, condamnant fermement l’agression rwandaise contre la RDC, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a exprimé sa profonde préoccupation sur la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo, après la prise de Goma et la poursuite des affrontements dans le Sud-Kivu à proximité de Bukavu.

« Le ministre a rappelé le soutien sans faille de la France au respect de la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et réitéré la condamnation par la France des offensives du groupe rebelle M23, activement soutenu par le Rwanda, et son appel à un retrait des troupes rwandaises de la RDC », a rapporté jeudi la diplomatie française.
La nouvelle offensive des RDF-M23 au Sud-Kivu viole les résolutions du sommet conjoint de Dar es Salam. A Paris, Jean-Noël Barrot et Thérèse Kayikwamba ont évoqué également les initiatives régionales en cours pour contribuer à la désescalade, parvenir à un cessez-le-feu et à un retour à la négociation.
« Le ministre a salué en ce sens le sommet extraordinaire des chefs d’État de l’EAC et de la SADC les 7 et 8 février à Dar Es Salaam, qui appelle à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et à l’ouverture de corridors humanitaires dans l’Est afin de protéger les populations civiles », a souligné la même source.
Le chef de la diplomatie française a, à cette occasion, rappelé l’ampleur de la mobilisation de la France au sein des enceintes multilatérales européenne et onusienne afin que cesse cette offensive.
Dans une résolution adoptée jeudi 13 février, les députés européens ont condamné fermement l’occupation de Goma et d’autres territoires dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) par les rebelles du M23 et les forces de défense rwandaises, comme une violation acceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.
Le Parlement européen a dénoncé aussi les attaques impliquant des armes explosives ainsi que les homicides illégaux, les viols et autres crimes de guerre apparents dans les zones peuplées du Nord-Kivu par toutes les parties. Les eurodéputés ont déploré également le recours au travail forcé, au recrutement forcé et à d’autres pratiques abusives par le M23 avec le soutien de l’armée rwandaise et par les Forces armées congolaises (FARDC).