Convaincu que la stabilité de la RDC sur le long terme dépend de son aptitude à développer ses capacités propres pour assurer la sécurité de ses frontières, de sa population et de ses institutions politiques, le député Théo Ngwabidje Kasi a initié un texte de loi visant à doter le pays, ravagé dans sa partie orientale par trois décennies de conflit qui a causé des millions de morts, d’une armée « réformée, forte et résolument dissuasive ».
La proposition de loi modifiant et complétant la loi organique n°11-012 du 11 août 2011 portant organisation et fonctionnement des FARDC, qui structure l’armée en force terrestre, aérienne, navale, services spécialisés, base logistique et justice militaire, a été déposée mercredi 22 octobre à l’Assemblée nationale.
Dans le contexte de l’agression rwandaise, la « Loi Kasi » entend doter la RDC d’une armée guérie de ses vieux démons qui, au fil des ans, ont sapé son professionnalisme, sa discipline et son unité de commandement, offrant un terreau fertile aux forces négatives.
« Cette réforme vise à doter notre pays d’une armée moderne, efficace et adaptée aux défis contemporains, à travers : une nouvelle doctrine militaire, un commandement unifié et optimal en situation de guerre, une capacité technologique émergente et renforcée, une discipline budgétaire rigoureuse et une tolérance zéro, et une redevabilité institutionnelle annuelle devant la représentation nationale », a expliqué l’ancien gouverneur du Sud-Kivu.
En RDC, la défense a pour objet d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire, ainsi que la vie de la population.
La proposition de loi de Théo Kasi tombe à point nommé, alors que le risque de balkanisation s’accroît. Après l’offensive rapide qu’elle a menée en janvier et février, le M23, soutenu par les Forces rwandaises de défense, a consolidé son contrôle du territoire et l’a étendu plus avant dans les territoires de Lubero, de Masisi et de Walikale dans la province du Nord-Kivu et dans les territoires de Kabare, Kalehe, Mwenga, Shabunda, Uvira et Walungu dans la province du Sud-Kivu.
Dans un rapport, l’ONU a alerté que cette milice continue de s’employer à consolider ses forces en les entraînant et en les réarmant. À la mi-mai, révèle le document, le M23 a multiplié les détentions illégales d’opposants présumés à Goma et à Sake, notamment de personnes soupçonnées être des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), des policiers ou des membres des Wazalendo.
Avec une armée « réformée, forte et résolument dissuasive », la RDC sera capable, se convainc Kasi, de se défendre contre toute menace existentielle ou des attaques contre ses intérêts vitaux.





