Les dirigeants congolais et rwandais vont se rencontrer prochainement à Luanda, en Angola, afin de résoudre la crise rwando-congolaise envenimée par le soutien apporté aux rebelles du M23 par le régime de Kigali.
C’est le président angolais, João Lourenço qui est à la manœuvre. Un accord a été trouvé. Cette initiative est saluée par le président de la Commission de l’Union africaine (UA). Moussa Faki encourage Félix Tshisekedi et Paul Kagame à dialoguer.
« Je félicite le président Joao Lourenço de l’Angola et président de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) pour l’invitation des présidents Kagame et Tshisekedi. J’encourage vivement les deux pays frères à résoudre tout différend par le dialogue et la concertation amicale », a indiqué Moussa Faki.
Mardi, l’armée congolaise a publié de nouvelles preuves de la présence des Forces rwandaises de défense (RDC) sur le territoire de la RDC. Les autorités congolaises accusent le pays de Kagame de soutenir le M23, considéré désormais par Kinshasa comme un « mouvement terroriste ».
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le représentant permanent du Rwanda a rejeté ces accusations. Pour Claver Gatete, il s’agit d’un « prétexte de certains fauteurs de trouble en RDC pour extérioriser le conflit à des fins politiques intérieures « .Il a prévenu que « le gouvernement du Rwanda conserve la capacité et la raison de défendre les Rwandais, l’intégrité territoriale et la souveraineté du Rwanda conformément au droit international ».
L’ONU invite tous les groupes armés à déposer « immédiatement » leurs armes
L’envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs d’Afrique, Huang Xia, a invité mardi 31 mai tous les groupes armés à déposer « immédiatement » les armes. Dans une adresse faite par visioconférence devant le Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation de la RDC, il recommande à tous ces groupes armés « à s’engager résolument dans le processus politique de dialogue de Nairobi, facilité par le Kenya ».
« J’appelle donc, une fois de plus, tous les groupes armés dans l’Est de la RDC à renoncer à la violence, à déposer immédiatement leurs armes, à s’engager dans le processus de dialogue de Nairobi facilité par le Kanya. Mon bureau, aux côtés de la MONUSCO, continuera à y apporter l’appui technique et logistique nécessaire à la poursuite de ce processus de paix », a-t-il souligné.
Huang Xia a rappelé qu’il y a presque 10 ans que le M23 provoquait, à travers notamment les tristes événements autour de Goma, une crise régionale, exacerbée par les accusations réciproques entre la RDC et ses voisins.
« Aujourd’hui, l’histoire semble de nouveau tristement se répéter. Si nous devons le regretter, nous devons aussi tout faire pour éviter une nouvelle escalade, tout faire pour éviter une énième crise aux conséquences humanitaires, sécuritaires et politiques incommensurables dans la région des Grands Lacs », a-t-il dit.
Selon lui, l’éradication des groupes armés dans l’Est de la RDC nécessite une approche globale. Il s’est dit convaincu que l’option militaire seule ne suffira pas pour instaurer une paix durable dans cette région. Huang Xia a également réitéré « la pertinence des mesures non militaires que son bureau s’efforce, depuis un moment, de promouvoir ».
L’envoyé de l’ONU a par ailleurs encouragé les dirigeants de la région à poursuivre leur dialogue de haut niveau pour faire face à la menace que représentent les groupes armés et pour éviter une escalade des tensions entre la RDC et ses voisins.
La Rédaction