Les Congolais n’approuvent pas la position de leur gouvernement acceptant de libérer deux soldats rwandais arrêtés à Rutshuru au Nord-Kivu au cours des combats menés entre les FARDC et les rebelles du M23.
Cette libération est obtenue après une intense activité diplomatique menée par le président de la Communauté internationale sur la région des Grands Lacs (GIRGL). Pour Carbone Beni du mouvement citoyen Filimbi, il est inadmissible que les éléments des forces rwandaises de défense (RDF) soient relâchés sans une contrepartie.
« Le président de la République (Félix Tshisekedi Ndlr) doit apprendre à écouter le peuple et à lire les signes du temps! Il est inadmissible que les 2 militaires rwandais arrêtés sur notre sol puissent être libérés par simple menace de Paul Kagame. Nous n’accepterons pas une telle lâcheté. On les libèrent en échange de quoi ? », a-t-il tonné.
Un sit-in des mouvements citoyens est prévu, ce mercredi 1er juin, devant l’ambassade du Rwanda à Kinshasa. « Notre détermination est un signifiant majeur pour marquer notre dignité afin de défendre notre pays », a souligné Bopomi Bolapa, activiste de Filimbi.
Cette affaire a été au cœur d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, mardi 31 mai. La voix de la République démocratique du Congo n’a pas porté, regrette Patrick Nkanga, rapporteur du bureau politique du PPRD.
« Hier, notre pays était seul au Conseil de sécurité. Notre voix n’a pas porté. Même ceux qui avaient toujours été à nos côtés, se sont montrés distants. Nous payons cash la discontinuité stratégique. L’Etat, c’est la continuité », a indiqué le cadre du parti de Joseph Kabila.
Plus question d’intégrer les rebelles au sein de l’armée congolaise
La RDC confirme la complicité de l’armée rwandaise dans les attaques menées par les rebelles du M23 à Runyoni et Tchanzu, région où huit soldats de l’ONU sont morts dans le crash de leur hélicoptère le 29 mars.
Le M23 considéré par le gouvernement congolais comme un « mouvement terroriste », exige que ses revendications soient prises en compte. A ce sujet, la position du gouvernement de la RDC est catégorique : plus question de mixage ou d’intégration dans les institutions.
« Laissez-moi vous dire qu’il n’en sera plus question en RDC. Le président Tshisekedi, le parlement national et le gouvernement national, l’ensemble du peuple Congolais, nous ne voulons plus de cette recette qu’on applique depuis 28 ans que nous sommes dans cette crise. Il ne sera plus question de brassage, il ne sera plus question de donner des positionnements politiques sans passer par des procédures démocratiques », a déclaré le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
La Rédaction