Le discours diplomatique déployé par la Monusco depuis le début de « l’agression de la RDC par le Rwanda », ne passe plus dans l’opinion congolaise, qui appelle la communauté internationale à condamner fermement le pays de Paul Kagame.
En dépit des preuves évoquées par les officiels congolais, la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC ne reconnait toujours pas la présence de l’armée rwandaise sur le territoire congolais. Pour cette force onusienne, c’est le Mouvement du 23 mars qui sévit au Nord-Kivu.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU ce mercredi, la cheffe de la Monusco, a par ailleurs souligné que le M23 se comporte de plus en plus comme une « armée conventionnelle que comme un groupe armé ».
Outré par la rhétorique de Bintou Keita, le vice-président de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale de la RDC invite la Monusco à « sortir de son hypocrisie ». Selon le député Jacques Djoli, la mission onusienne « sait que c’est l’armée conventionnelle rwandaise avec ses moyens qui est engagée ».
« La Monusco doit sortir de son hypocrisie ou langage diplomatique sybillin. Il ne faut pas dire que le M23 a la puissance de feu d’une armée conventionnelle. La Monusco sait que c’est l’armée conventionnelle rwandaise avec ses moyens qui est engagée », a indiqué l’élu du Mouvement de libération du Congo (MLC).
Dans son rapport présenté au Conseil de sécurité, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, a fait remarquer que « le M23 dispose d’une puissance de feu et d’équipements de plus en plus sophistiqués, notamment en termes de capacités de tir à longue portée de mortier et mitrailleuse, ainsi que de tir de précision sur des aéronefs ».
Ces éléments d’information sont donnés quelques jours après que l’armée congolaise a accusé le Rwanda d’avoir déployé 500 militaires de ses Forces spéciales, dans la zone stratégique des collines de Tchanzu, dans le Nord-Kivu. Ces militaires auraient changé d’uniforme pour dissimuler leur présence sur le territoire congolais.
Bintou Keita estime qu’Il est impératif que le Conseil de sécurité redouble ses efforts en faveur d’une désescalade rapide de la situation et du désarmement sans condition du M23.
La Rédaction