Martin Fayulu a dressé un tableau sombre de la RDC, 62 ans après l’indépendance. Dans son adresse à la nation, le président de l’ECiDé a décrit une « RDC qui patauge dans un catastrophique surplace existentiel ».
Aucune avancée n’est enregistrée. Le pays pour lequel Lumumba s’est battu « est devenue la risée du monde et sa voix ne pèse plus sur l’échiquier régional et international », regrette le porte-étendard de la coalition Lamuka qui souligne que depuis un quart de siècle maintenant, les institutions de la République démocratique du Congo sont illégitimes, infiltrées et affaiblies.
« Notre pays est maintenu dans une situation permanente d’occupation, d’instabilité et d’insécurité afin de pérenniser le pillage de nos ressources naturelles, en s’appuyant sur certains pays voisins bien identifiés », a-t-il dénoncé.
Rwanda et Ouganda, pays agresseurs
Fayulu fait remarquer que ce n’est plus un secret que toutes les guerres imposées aux Congolais depuis 1996 sont des guerres fomentées par le Rwanda et l’Ouganda, et le peuple congolais paie un lourd tribut pour avoir offert son hospitalité à des voisins fuyant la guerre interethnique chez eux.
« Cet état de chose est malheureusement facilité par la complicité de certains compatriotes. C’est ainsi que, par le biais d’élections truquées qui étouffent la libre expression de la volonté du peuple, les prédateurs de nos richesses, de connivence avec leurs complices congolais, empêchent l’émergence d’un leadership légitime et patriotique », a-t-il condamné.
Appel à l’unité
L’agression dont est victime la RDC doit, à en croire le « commandant du peuple », interpeller toutes les consciences du monde. Ainsi, appelle-il les Congolais à rester unis, derrière les forces armées et à ne pas céder aux intimidations et aux provocations de tous genres.« La RDC compte plus de 450 tribus, composées des Congolaises et des Congolais d’égale dignité, désireuses de vivre en harmonie dans l’unité et la concorde », a-t-il précisé.
Pour Martin Fayulu, Il est temps que la communauté internationale, qui avait facilité l’accueil de ces réfugiés en RDC, prenne ses responsabilités. Aussi, ajoute-t-il, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi doivent sortir leurs troupes militaires du Congo. Par ailleurs, il pense que le moment est venu d’exploiter le rapport Mapping de l’ONU et d’en donner une réponse adéquate en instaurant un Tribunal pénal iternational pour le Congo.
Non à la force régionale de l’EAC
Au sujet de l’intégration de la RDC à la Communauté d’Afrique de l’Est, Fayulu rappelle que le Congo n’est pas un pays d’Afrique de l’Est mais d’Afrique centrale. Par conséquent, dit-il « on ne peut en aucun cas accepter la tentative de partition de notre pays telle que préconisée subtilement dans le communiqué du 20 juin 2022, sanctionnant le 3eme Conclave des chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) à Nairobi ».
Ce conclave avait décidé du déploiement dans l’Est de la RDC, d’une force militaire régionale dirigée par le Kenya afin de restaurer la paix. Cette initiative est rejetée par Fayulu qui fait remarquer qu’un pays digne de ce nom ne peut sous-traiter sa sécurité et sa défense à d’autres, surtout pas à des pays qui convoitent ses richesses naturelles et ses terres.
La Rédaction