Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoko Emballo, a été désigné dimanche 3 juillet, président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il est le premier dirigeant lusophone à occuper ce poste.
Depuis sa création, l’organisation sous-régionale n’a été dirigée que par les Anglophones et Francophones. L’élection de Umaro Sissoko est accueillie avec joie par le Premier ministre portugais.
« Je félicite chaleureusement le président de la République de Guinée-Bissau, Umaro Sissoko Embalo, pour son élection à la présidence de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. C’est la première fois qu’un dirigeant d’un pays lusophone assume la présidence de cette organisation », s’est réjoui Antonio Costa.
Le chef de l’Etat bissau-guinéen se dit heureux d’avoir été porté à la tête de la CEDEAO. Il remplace, à ce poste, le ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo. « C’est un grand honneur et une marque de confiance à l’endroit de la Guinée-Bissau. Remerciements chaleureux à l’endroit de mes pairs. Les défis sont importants et nous devons donner le meilleur de nous », a-t-il dit.
Par ailleurs, le diplomate gambien Omar Alieu Touray, 56 ans, a été désigné président de la commission. Il remplace l’Ivoirien Jean-Claude Brou. La vice-présidente est, elle, togolaise. Selon les réformes, sept nouveaux commissaires sont nommés ; ils étaient 15 auparavant. Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité est désormais le Ghanéen Abdel Fatau Moussa. Il succède au Béninois Francis Béhanzin.
Tout savoir sur Umaro Sissoko Emballo
Peul musulman, de mère d’origine malienne et de père burkinabè, Umaro Sissoco Embaló est titulaire d’une licence en relations internationales, obtenue à l’Institut supérieur des sciences sociales et politiques à politiques à l’Université technique de Lisbonne, puis d’une maîtrise en sciences politiques à l’Institut d’étude internationale de Madrid en Espagne et d’un doctorat en relations internationales à l’Université complutense de Madrid.
Par ses origines et ses études en Espagne et au Portugal, il maîtrise plusieurs langues telles que le portugais, l’espagnol, le français et l’arabe. Marié à une chrétienne, il est père de trois enfants.
Carrière professionnelle
Général de brigade, de l’armée de réserve (il a quitté l’armée dans les années 1990), Umaro Sissoco Embaló est un spécialiste des questions de défense et des relations diplomatiques. Il dispose d’un réseau à l’international, ayant été représentant en Afrique de l’Ouest d’un fonds d’investissement libyen, la Libyan African Investment Company (Laico), et chargé de mission diplomatique pour le président Nino Vieira.
Parcours politique
Il a été Premier ministre du président José Mário Vaz, du 18 novembre 2016 au 22 janvier 2018, date à laquelle il démissionne. Nommé par consensus à la suite de l’accord de Conakry, sa nomination est cependant contestée par le PAIGC, ce qui mène à sa démission à la demande de la CEDEAO.
Umaro devient ensuite vice-président du Madem-15. Il est candidat à l’élection présidentielle de 2019.
Durant la campagne, il porte un keffieh, qui devient l’une de ses marques. Durant la campagne, il estime que les forces armées nationales peuvent se substituer aux forces de la CEDEAO. Il arrive deuxième du premier tour, derrière Domingos Simões Pereira, le dirigeant du parti longtemps au pouvoir à partir de l’indépendance, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).
Il réussit à rallier plusieurs prétendants à lui pour le second tour, notamment le président sortant José Mário Vaz, l’ancien Premier ministre Carlos Gomes Júnior et Nuno Gomes Nabiam. Embaló revendique sa victoire le lendemain du scrutin et l’emporte finalement.
Reagan Ndota