Le Premier ministre honoraire, Adolphe Muzito, a, dans sa 29 ème tribune, analysé les perspectives qui permettront à la République démocratique du Congo (RDC) d’amorcer sa souveraineté.
Il s’agit en réalité, de l’esquisse de l’offre politique de son parti Nouvel Elan. D’abord, Muzito a rappelé que les différents gouvernements qu’a connu le Congo de 1960 à ce jour, n’ont gagné aucune guerre à cause « de la fragilité de notre armée, de notre diplomatie et de la faiblesse de moyens mis à leur disposition ». Le coordonnateur de la coalition Lamuka fait remarquer que ces gouvernement « ont négocié en position de faiblesse ou recouru aux forces étrangères, se soumettant ainsi à la loi du plus fort ».
Au regard de cette situation qui a fragilisé le pays, Adolphe Muzito soulève la nécessité d’allouer légalement de nouvelles ressources au profit de l’armée, de la sécurité et de la diplomatie ainsi qu’aux salaires des agents et aux infrastructures. Ceci passe par l’élaboration d’une loi rectificative du budget 2022, dit-il.
Comme ses prédécesseurs, prévient Muzito, Sama Lukonde ne « pourrait donc avoir une armée qui soit dissuasive moins encore de faire la guerre au Rwanda ni négocier en position de force avec ce pays agresseur, les rebelles et les groupes armés, auxquels il apporte soutien ».
« Sama Lukonde tente de terminer l’exercice 2022 avec le budget en cours d’exécution, tel que voté au Parlement à hauteur de 7 milliards $US des ressources propres. Ceci en dépits de performances des recettes en cours de mobilisation par le ministère des finances, à travers ses régies financières, lesquelles pourraient porter le budget à 10 voir 11 milliards $US des ressources internes d’ici fin 2022, soit 3 voir 4 milliards $US des ressources additionnelles », a-t-il expliqué.
Les conséquences du refus d’élaborer une loi rectificative
Pour Muzito, cette option du refus d’élaborer une loi rectificative de la part du gouvernement aura comme conséquences pour le pays : d’être incapable de faire la guerre à l’armée rwandaise ou de dissuader celle-ci ainsi que les groupes armés que soutient ce pays agresseur ; de laisser au gouvernement affecter librement, sans cadrage légal, les ressources additionnelles, non prévues au budget 2022, soit 3 à 4 milliards $US ; d’empêcher le Parlement d’ordonner légalement à charge du gouvernement des nouvelles assignations fiscales incitant celui-ci à atteindre et consolider 11 milliards $US en 2022, montant qui pourrait le rapprocher du potentiel fiscal du pays, particulièrement dans le secteur minier.
Aussi, ajoute Muzito, elle va exonérer le gouvernement de son obligation de fixer à la nation un nouveau cadrage macroéconomique pluriannuel et de priver au pays la possibilité d’assurer une nouvelle répartition des ressources au profit de l’armée et de la sécurité, gage de la souveraineté nationale ; des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat et des infrastructures de base (routes, ponts, chemin de fer, aéroports,…), base de diversification de l’économie.
Reagan Ndota