Le Premier ministre honoraire, Adolphe Muzito et sa délégation ont bouclé la caravane de la paix dans la province du Maï-Ndombe, déstabilisée depuis quelques semaines par le conflit communautaire entre les Teke et Yaka.
Après Mbakana, Mongata, Fumunkento et Mashambio, l’ancien chef de l’exécutif congolais s’est rendu à Kwamouth, épicentre des violences. Le constat a été amer. « Plusieurs villages ont été brûlés, des personnes égorgées. Il y a des enfants qui naissent dans la rue, d’autres meurent à cause de la faim et de la longue distance de la marche à pied », regrette le leader de Nouvel Elan qui fait remarquer que « ce qui se passe à Kwamouth est très grave ».
La situation sécuritaire est préoccupante. « 80% des villages sont incendiés. La population est dans la brousse. Celles dont les villages n’ont été pas incendiés vivent en insécurité, ils n’arrivent pas à aller au champ ou faire la pêche, parce qu’ils ne savent pas ce qui va leur arriver », a déploré Muzito.
Muzito consulte les chefs coutumiers, la société civile, les jeunes…
Le grand notable de l’espace Grand Bandundu consulte dans chaque village dans le but d’aider à trouver une solution durable à cette crise, en restaurant la cohabitation pacifique. « J’ai échangé avec les populations dans chaque village, nous leur avons donné ce qu’on avait. On s’est entretenu aussi avec les chefs coutumiers qui nous ont rapporté ce qu’ils ont vécu », a déclaré Muzito à son arrivée à Kwamouth.
Dès demain, Adolphe Muzito va consulter les jeunes, la société civile et les chefs coutumiers de Kwamouth. « Nous devons analyser les raisons profondes de ce qui est arrivé afin de voir dans quelle mesure ramener la paix. Je vais échanger avec les jeunes, les autorités administratives et politiques, la société civile et les chefs coutumiers », a-t-il annoncé.
Il faut renforcer la sécurité
Les autorités compétentes sont appelées à renforcer la sécurité dans les zones de tension. Des éléments de la police et de l’armée doivent être déployés afin d’ empêcher les affrontements et permettre à la population de vaquer à ses occupations.
« Les gens doivent avoir la possibilité d’aller au champ pour trouver de quoi nourrir leurs familles », a ajouté Muzito, soulignant qu’il va échanger aussi avec des ONG pourque l’aide humanitaire parvienne aux victimes de ce conflit, qui ont tout perdu.
Les coupables doivent être sanctionnés
Pour Adolphe Muzito, l’injustice doit être réparée, les fautifs doivent être poursuivis et sanctionnés, afin dissuader tous ceux qui tenteraient de reproduire ce genre d’actes. « Si on ne le fait pas », prévient-il, tout le pays risque d’être embrasé.
« Le Congo appartient à tous les Congolais. La cohabitation entre communautés est une grande qualité des Congolais et en particulier des enfants de Kwamouth. Nous devons entretenir cette valeur pour les générations futures. C’est pourquoi il faut la justice et la vérité », a souligné l’ancien Premier ministre.
Dans la foulée, Muzito a soulevé la nécessité de la « titrisation des terres, la reconnaissance des droits des propriétaires terriens », pour éviter des conflits fonciers. Il a fait remarquer que cette question n’a jamais été résolue depuis l’accession de la RDC à la souveraineté nationale et internationale.
Reagan Ndota