Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV), une coalition d’organisations non gouvernementales qui luttent contre la corruption, recommande au président de la RDC de diligenter une enquête administrative pour identifier et sanctionner tous ses collaborateurs plongés dans la corruption et le trafic d’influence.
Cette proposition est formulée quelques jours après qu’une vidéo a été publiée par un média suisse montrant le conseiller stratégique du chef de l’Etat congolais, Vidiye Tshimanga, solliciter des parts sociales dans une pseudo entreprise qui aurait souhaité s’installer dans le secteur minier congolais.
« La coalition salue l’ouverture d’un dossier judiciaire à charge de l’incriminé et demande aux institutions compétentes de tirer cette situation au clair. Elle espère l’implication personnelle du président de la République pour qu’aucune interférence politique n’entrave le bon déroulement de l’instruction d’autant plus que le précité semble avoir bien décrit les techniques de dissimulation de son identité, d’utilisation de prête-noms et de l’actionnariat au nom de ses enfants et même des sociétés écrans enregistrées notamment à l’Île Maurice. Et même mentionner le nom d’une grande société minière comme Ivanhoe Mines qui serait déjà en collaboration avec sa société COBAMINES sur le gisement de Kamoa-Kakula au Lualaba », peut-on lire dans un communiqué parvenu, ce jeudi 22 septembre 2022, à Afriquactu.net.
Pour le CNPAV, cette vidéo met en évidence les mauvaises pratiques des personnalités politiquement exposées qui font l’apologie des antivaleurs dont la corruption, le détournement des deniers publics, le trafic d’influence, le conflit d’intérêt et l’usurpation des compétences entre les conseillers du président et les membres du gouvernement.
Cette organisation de la société civile demande ainsi à Félix Tshisekedi de reformer son cabinet en recrutant des collaborateurs compétents, intègres et épris du souci de l’intérêt général, d’éviter de multiplier les commissions et autres structures ad hoc présidentielles qui s’accaparent des prérogatives gouvernementales et semblent servir de fonds de commerce pour leurs animateurs.
Par ailleurs, à l’inspection générale des finances (IGF) et la Cour des Comptes, le CNPAV demande de se saisir de ce dossier pour mener une enquête approfondie sur les frais, les délais, les intervenants et les pratiques dans la procédure d’octroi des titres miniers et rendre public les conclusions.
Aux parquets, cours et tribunaux, d’organiser un procès public pour que Vidye Tshimanga subisse la rigueur de la loi et purge la totalité de sa peine. Pour sa part, la société Ivanhoé Mines est appelée à éclairer l’opinion publique congolaise et actionnaires d’Ivanhoe Mines sur toute éventuelle relation contractuelle avec l’ancien conseiller stratégique du président congolais, Cobamines et toute autre société liée aux personnes politiquement exposées et d’entamer une procédure judiciaire contre ce dernier si la société estime être citée à tort.
Aussi, l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE RDC) a-t-elle été invitée à s’assurer que la publication de la liste des entreprises extractives sous-traitant soit effective et exhaustive d’ici la publication du prochain rapport ITIE RDC.
En outre, le CNPAV suggère aux institutions internationales et pays amis à la RDC d’élaborer des sanctions contre toute personnalité congolaise impliquée dans les mauvaises pratiques (corruption, trafic d’influence, détournements, …) qui maintiennent le peuple congolais dans une misère indescriptible.
Reagan Ndota