Le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege juge « impératif » que les États qui fournissent « des armes aux groupes armés qui sont frappés d’embargo soient sanctionnés » par l’ONU.
Face à la situation sécuritaire critique dans l’Est de la RDC, son impact humanitaire considérable et l’impasse politique, le célèbre activiste congolais trouve « surprenant » de constater que les armes mises à la disposition de la Mission onusienne soient moins performantes que celles des terroristes du M23, « mouvement pourtant dissout, désarmé et cantonné en 2013 au Rwanda et en Ouganda ».
« Comment ce mouvement terroriste a-t-il pu se réarmer ? « , s’est interrogé Denis Mukwege appelant à ce que « sa chaine d’approvisionnement en armes et munitions soit établie et que les pays impliqués subissent la rigueur des sanctions telles qu’elles sont prévues dans la résolution 2641 des Nations Unies ».
« En effet, les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé dans une récente déclaration les engagements souscrits par les Etats de la région dans le cadre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région de ne pas tolérer ni fournir d’assistance ou de soutien de quelque nature que ce soit aux groupes armés en exhortant à l’arrêt de tout soutien extérieur aux acteurs armés non étatiques, y compris le M23. Alors que le Comité de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies a effectué début novembre dans la région des Grands Lacs africains une mission de vérification de l’application des sanctions de l’ONU sur les armes dans le conflit en RDC en vue de fournir des éléments actualisés au Conseil de sécurité, nous aspirons à ce que les conclusions du Comité recommanderont sans plus tarder l’activation du régime de sanctions », a-t-il déclaré.
En outre, Mukwege demande que toute coopération militaire bilatérale avec les États fournisseurs soit impérativement cesser si, dit-il, l’on veut créer les conditions propices à la désescalade.
Il appelle ainsi les Nations unies à prendre des décisions fortes d’implémentation de ses propres résolutions et les pays influents comme la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis à ne plus soutenir des États qui alimentent la violence et la désolation dans l’Est de la RDC.
Denis Mukwege pense qu’il est temps que le monde ouvre les yeux sur ces atrocités, que le droit international s’applique et les responsables rendent des comptes pour mettre fin à la tragédie congolaise.
Reagan Ndota