L’insécurité dans l’Est de la RDC préoccupe au plus haut point la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). L’organisation régionale activement impliquée dans les négociations entre les groupes armés locaux et le gouvernement congolais veut renforcer la présence militaire dans cette partie du territoire congolais pour garantir la paix.
Dans ce cadre, le président burundais et président en exercice de l’EAC, Evariste Ndayishimiye a réitéré sa demande au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour la réduction des effectifs militaires de la Monusco afin, dit-il, d’augmenter la force d’intervention régionale.
« Nous réitérons notre appel au Secrétaire Général Antonio Guterres de bien vouloir procéder à la réduction des effectifs militaires de la Monusco afin que la force d’intervention de l’EAC qui est présentement très active soit augmentée en conséquence », a-t-il déclaré lundi 28 novembre 2022, à l’ouverture de la troisième session des consultations politiques du processus de Nairobi sur la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC.
En mars 2015, l’ONU avait déjà réduit de 2.000 soldats l’effectif de la Monusco. Actuellement, le gouvernement congolais et les Nations unies ont initié des rencontres pour réévaluer le plan de retrait des casques bleus conformément à la résolution 2556 du Conseil de sécurité qui prévoit le départ des troupes de cette mission en 2024.
Jugée inactive face à l’activisme des groupes armés, la Monusco a vu ses installations être attaquées par les populations civiles victimes des affres de la guerre. Des manifestations violentes ont été organisées dans l’Est du pays.
Les Congolais ne jurent que par le départ de la mission onusienne présente en RDC depuis 1999. C’est l’une des plus importantes et des plus coûteuses missions de l’ONU au monde. Elle compte actuellement plus de 10.000 soldats de la paix, avec un budget annuel d’un milliard de dollars.
L’EAC déterminée à rétablir la paix
La Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a mis en place une force militaire composée notamment des Kenyans, Ougandais, Sud-Soudanais et Burundais. Elle se déploie déjà dans l’Est de la RDC. Selon Kinshasa, cette coalition des armées de la région a un mandat offensif.
A Nairobi, le président burundais a affirmé qu’en tant que région, « nous sommes prêts à fournir tout le soutien nécessaire pour rétablir la paix et la sécurité en RDC ».
« Le retour à la paix en RDC doit avoir aussi des incidences sur les pays limitrophes qui vont aussi participer au rapatriement des combattants des forces négatives étrangères de la région », a-t-il dit.
Ainsi, Evariste Ndayishimiye a invité la communauté internationale à se tenir prêt pour soutenir la région dans ce processus.
« Nous demandons également aux Nations unes d’apporter un soutien financier au processus de Nairobi relatif aux opérations militaires des forces de l’EAC, sans oublier d’appuyer logistiquement le dialogue intercongolais », a-t-il dit.
Le président de l’EAC a appelé à la solidarité de toute la région del’Afrique de l’Est pour aider cette partie de la RDC à recouvrer définitivement la paix.
Reagan Ndota