Un peu plus d’une semaine après le massacre perpétré à Kishishe, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, par les terroristes du M23, l’ONG chrétienne de défense des droits humains, ACAT-France appelle le gouvernement français à proposer une assistance comme elle l’a fait en Ukraine.
Au moins 131 civils ont été massacrés dans l’Est de la RDC par ce mouvement soutenu par le Rwanda. Au-delà des condamnations par voie de presse, cette organisation française pense qu’il est nécessaire que la France propose une assistance à la RDC ainsi qu’à la justice internationale comme elle l’a fait en Ukraine, lorsque des actes semblables avaient été découverts en avril dernier.
« La communauté internationale ne peut laisser les enquêtes en cours connaître le même sort que le « Rapport Mapping », tombé dans l’oubli au détriment des victimes. Elle doit demander que les responsabilités soient clairement établies à tous les niveaux du M23 et de ses soutiens. L’Union européenne doit appuyer la justice congolaise ainsi que la justice internationale si celle-ci est amenée à se substituer aux juridictions locales dans cette affaire », a indiqué l’ACAT-France.
L’enquête préliminaire de la Monusco et du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme, eétablit la responsabilité directe du M23, un groupe terroristesoutenu par le Rwanda. Commis en représailles, ces crimes sont, prévient ACAT-France, « qualifiables de crimes de guerre voire de crimes contre l’humanité ».
L’ACAT-France rappelle que c’est depuis le milieu des années 1990, que l’Est de la RDC est le théâtre d’affrontements sanglants où s’opposent, parfois par milices interposées, plusieurs puissances de la région des Grands Lacs pour le contrôle des ressources naturelles.
« En 2010, la publication du « Rapport Mapping », par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, inventoriait déjà 617 incidents violents commis entre 1993 et 2003. Ce rapport n’a pourtant fait l’objet d’aucun suivi réel de la part de la communauté internationale, des autorités congolaises ou des États de la sous-région, laissant l’impunité devenir la règle en RDC », a relaté l’ONG française.
Les autorités congolaises ont ouvert des procédures judiciaires et annoncé avoir saisi la justice internationale afin que ces crimes ne restent pas impunis.
Reagan Ndota