L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) alerte la commission électorale nationale indépendante (CENI) sur des faits qui risquent de favoriser l’identification et l’enrôlement des personnes qui ne sont pas de nationalité congolaise.
Cette organisation de la société civile dit avoir constaté, à Kinshasa, que les agents de la centrale électorale agissent « avec une certain légèreté » dans l’identification et l’enrôlement des personnes ne possédant pas de pièces d’identifications requises.
Pour s’enrôler, la CENI a demandé aux requérants de se munir notamment de « l’acte de naissance, sa copie certifiée conforme, son extrait ou le jugement supplétif à l’acte de naissance ; le certificat de nationalité ou l’attestation en tenant lieu ; la carte d’électeur 2016-2018 délivrée par la CENI ; la passeport national en cours de validité ; la carte d’étudiant ou d’élève en cours de validité ; l’ordonnance du président de la République conférant la nationalité par naturalisation et le livret de pension congolais délivré par la CNSS ».
« Dans les centres visités, il a été constaté qu’au lieu que la personne concernée puisse venir avec les témoins par devant l’agent de la CENI, elle amène seulement les cartes d’électeurs des personnes (témoins) déjà identifiées et enrôlés dans le même centre, sans que celles-ci ne soient physiquement sur le lieu », a fustigé l’organisation dirigée par Jean-Claude Katende.
Face à cette situation, l’Asadho appelle la CENI à prendre des mesures que toute personne ne possédant pas les pièces requises pour se faire identifier et enrôler soit soumise au respect strict des dispositions légales, en amenant des témoins(physiquement) qui vont être interrogés sur son identité.
« La CENI devra éviter tout bradage de la nationalité congolaise », a exhorté l’Asadho, qui dénonce également des actes de corruption ou de mendicité de certains agents commis au Centre d’identification et d’enrôlement.
Selon le rapport établi par les observateurs de l’Asadho, les agents de la police commis pour sécuriser les lieux, les matériels, le personnel, les électeurs et maintenir l’ordre, « demandent de l’argent à toute personne qui voudrait se faire enrôler vite. Alors que les agents en charge de saisie sont devenus de véritables mendiants qui demandent de l’argent à toute personne qui passe devant leurs machines ».
Les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs ont été lancées le 24 décembre 2022 dans la première aire opérationnelle. Deux semaines après, l’Asadho estime que le processus s’est beaucoup amélioré contrairement à ce qui a été constaté au début.
Reagan Ndota