La Coalition Lamuka a, dans une déclaration faite mercredi 7 juin, appelé toutes les forces acquises réellement au changement à intensifier les manifestations publiques pour faire pression sur le régime Tshisekedi et obtenir des bonnes élections en décembre 2023.
Cette plateforme de l’opposition fulmine contre le président de la République, Félix Tshisekedi, qu’elle a accuse de vouloir perpétuer la crise de légitimité des institutions et de leurs animateurs. Une situation « qui plonge notre pays dans l’instabilité et le sous-développement depuis son accession à l’indépendance« .
Trois jours après l’adoption par le Parlement de la loi portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales, Lamuka qui rejette le fichier électoral ayant servi à l’élaboration de ce texte, a dénoncé un forcing qui traduit clairement la volonté du régime Tshisekedi à « conserver à tout prix un pouvoir reçu en don et mettre le pays à feu et à sang ».
« Il vous souviendra qu’en son temps, Lamuka avait catégoriquement rejeté le fichier électoral corrompu publié par la CENI. En conséquence, notre coalition rejette également la loi sur la répartition des sièges qui en découle. Manifestement, M. Kadima confond l’organisation des élections, activité de service public, à un fait privé. C’est ainsi qu’il a non seulement refusé de suivre toutes les recommandations de la Coordination des Opérations Électorales de Lamuka (COEL) et de répondre à toutes ses questions mais aussi à celles de la CENCO, de l’ECC et d’autres partenaires; imposant, à cet effet, une opacité d’une extrême gravité autour de la confection du fichier électoral. Certainement pour satisfaire les intérêts de M. Félix Tshisekedi et de ses affidés, l’Assemblée nationale, caisse de résonnance de l’Union dite sacrée vient d’avaliser cette fabrication de la CENI sous la forme d’une loi de répartition des sièges qui ne tient pas compte des réalités sociologiques de notre pays. Cette situation va exposer davantage la RDC à des conflits inutiles et équivaut à un sabotage de la démocratie », a déclaré Mathieu Kalele, coordonnateur de cette plateforme.
Par ailleurs, Lamuka a salué les efforts que ne cessent de fournir les pères spirituels de la CENCO et de I’ECC, la société civile, les mouvements citoyens et les partenaires extérieurs pour la tenue des élections transparentes, inclusives, impartiales et apaisées.
« La Coalition Lamuka les encourage à persévérer dans cette voie, car elle est convaincue qu’il est encore possible d’élaborer un fichier électoral fiable et mettre en confiance toutes les parties prenantes », a-t-il dit.
Face au forcing exercé par le pouvoir en place, la plateforme qui avait porté la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle de 2018 a appelé toutes les forces acquises réellement au changement à intensifier les manifestations publiques pour faire pression sur « le pouvoir des usurpateurs et obtenir les conditions pour des bonnes élections en décembre 2023 ».
« Dans cet élan, Lamuka invite le peuple congolais à venir nombreux au meeting de clarification qui aura lieu le 17/06/2023 à Kinshasa, place sainte Thérèse, dans la commune de N’djili et à la marche populaire du 24/06/2023 prochain dans la même ville », a indiqué Mathieu Kalele.
Par la même occasion, Lamuka a demandé à la communauté internationale d’agir conséquemment contre les tenants du pouvoir « qui s’érigent en obstacles à la démocratie et sauver la RDC d’une implosion qui la déstabiliserait davantage et entraînerait, à coup sûr, un effet boule de neige dans la région et le continent ».
Cette plateforme a aussi invité la Cour pénale internationale à suivre avec intérêt, dans le cadre de sa mission de prévention, l’évolution de la situation en RDC qui, selon elle, est susceptible d’occasionner la commission des crimes contre l’humanité par le pouvoir en place, et de prendre toutes les sanctions qui s’imposent.
Sans les députés de l’opposition qui dénoncent la préparation d’une fraude électorale, l’Assemblée nationale a adopté lundi 6 juin la loi portant répartition des sièges par circonscription pour les élections législatives, provinciales, urbaines municipales et locales. Selon l’opposition, cette loi a été élaborée sur base « d’un fichier électoral corrompu et faux ». Pour des élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées, les opposants exigent la requalification du processus électoral, qui passe par « la mise en place d’une CENI réellement, une Cour constitutionnelle neutre et l’audit fichier électoral par une institution internationale crédible ».