Le président de la République démocratique du Congo (RDC) a, une fois de plus, accusé le Rwanda d’être à la base de l’insécurité dans la région des Grands Lacs.
Dans son intervention mardi au Forum économique mondial de Davos en Suisse, Félix Tshisekedi, comme dans ses habitudes depuis un certain temps, n’a pas mis les gants pour faire porter la responsabilité de l’insécurité persistante dans cette partie de l’Afrique au pays de Paul Kagame, qui soutient des groupes armés afin de piller les ressources notamment en RDC.
Le chef de l’Etat congolais répondait à la question d’une ressortissante du Rwanda qui voulait savoir « pourquoi vous refusez de collaborer au sein des processus de Luanda et de Nairobi afin de trouver une solution durable à cette crise sécuritaire ».
Félix Tshisekedi a rappelé que, dès son accession au pouvoir, il a mis en place des projets de coopération profitables à tous les pays voisins, mais regrette-t-il, ces projets n’ont pas été matérialisés « à cause des voisins aux velléités belligérantes ».
« Si nous avions tous la même vision, celle que j’avais ailleurs au moment où j’ai accédé à la tête du pays, d’aller vers nos neuf voisins et de leur proposer des projets de développement qui vont faire du bien à nos économies et populations respectives, et je peux vous citer comme ça pour chacun de neuf voisins que nous avons, quel est le projet que j’avais proposé et dans lequel j’invitai que nous nous investissions tous pour aller vers ces échanges commerciaux, économiques et autres, qui allaient amener la paix et garantir la stabilité de la région. Mais c’est à cause évidemment des voisins aux velléités belligérantes que cela est malheureusement impossible à réaliser. Donc, je suis désolé madame, le problème aujourd’hui de l’insécurité dans la région de Grands Lacs s’appelle le Rwanda », a-t-il dit.
Avec le soutien du Rwanda, le M23 refuse de se retirer des localités occupées
La feuille de route de Luanda qui a ordonné le cessez-le-feu et le retrait des rebelles du M23 des localités occupées n’est pas respectée, malgré les pressions de la communauté internationale. Tshisekedi charge le Rwanda.
« Il y a eu au mois de novembre une discussion qui a abouti à la définition d’une feuille de route pour sortir de cette crise et cette réunion a eu lieu à Luanda en Angola, et en présence de tous les pays surtout les représentants de deux pays concernés, c’est-à-dire la RDC et le Rwanda. Il a été convenu une feuille de route qui décrétait le cessez-le-feu et le retrait immédiat du M23 qui est soutenu par le Rwanda. Le 25 novembre, ce départ devrait commencer et le 15 janvier (2023), on devrait constater l’achèvement de ce processus. Mais le M23, groupe terroriste soutenu par le Rwanda, est toujours dans certaines localités qu’il avait prises à la RDC. Malgré les pressions de la communauté internationale, ce groupe maintient sa position, fait semblant se mouvoir, mais en fait, il se redéploie d’une certaine manière et reste dans ces localités », a dénoncé Félix Tshisekedi.
Le président de la RDC a fait remarquer que, depuis lors, il y a eu un massacre qui s’est fait dans la localité de Kishishe au Nord-Kivu, « d’une centaine de personnes, des innocents que ce groupe a massacré pour les terroriser et les pousser à se déplacer de cette localité qui regorge des matières précieuses dans son sous-sol ».
Reagan Ndota