Après Human Rights Watch (HRW), l’administratrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a appelé le gouvernement rwandais à autoriser « une enquête indépendante et crédible » sur les circonstances de la mort du journaliste John Williams Ntwali, réputé très critique à l’égard du régime Kagame.
Samantha Power se dit « profondément attristée et préoccupée » par la mort de celui qu’elle qualifie de « journaliste indépendant, courageux et respecté, l’un des rares restant au Rwanda ». Selon la journaliste Michela Wrong, auteure de « Do not distrub », ouvrage qui parle du Front patriotique rwandais de Paul Kagame et les crimes dont il est accusé, John Williams Ntwali « rejoint une longue liste de journalistes, de politiciens de l’opposition et de militants des droits de l’homme décédés après avoir critiqué le gouvernement ».
La déclaration de l’administratrice de l’USAID a poussé le gouvernement rwandais à réagir. Kigali a fustigé les « insinuations sans fondement ».
« 8 Rwandais sont morts dans des accidents de moto taxi ce mois-ci seulement, chaque décès est une perte tragique. Le conducteur coupable est en garde à vue et comparaîtra devant le tribunal. Le pilote de moto est en convalescence à l’hôpital. Les insinuations sans fondement n’aident pas. Laissons les enquêteurs de l’accident faire leur travail », a répondu Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais à Samantha Power.
Décédé dans la nuit du 17 au 18 janvier, Ntwali était régulièrement menacé en raison de son travail de journaliste dénonçant les violations des droits humains au Rwanda et avait fait part de ses inquiétudes quant à sa sécurité à Human Rights Watch.
Lewis Mudge, directeur Afrique centrale à HRW, estime qu’il existe de nombreuses raisons de remettre en question la théorie d’un accident de la route. Ainsi, il a exigé une enquête rapide et efficace, s’appuyant sur une expertise internationale, pour déterminer s’il a été assassiné.
Reagan Ndota