Il n’y a pas des signes encourageants de désescalade de la crise rwando-congolaise. L’accord signé en novembre dernier à Luanda n’a pas résolu ce conflit empiré par la poursuite des conquêtes des localités dans l’Est de la RDC par les rebelles du M23 bénéficiant de l’appui de l’armée rwandaise.
Entre Kigali et Kinshasa, la crise est loin d’être résolue. Le président rwandais qui accuse l’armée congolaise de collaborer avec les FDLR s’arroge le droit « d’intervenir en territoire congolais sans excuses, ni préavis ».
« Quand vous êtes agressé, vous n’attendez pas les instructions de votre agresseur ou de son protecteur savoir comment réagir », a indiqué Paul Kagame reconnaissant indirectement son soutien aux rebelles du M23, auteurs de plusieurs massacres perpétrés dans la province congolaise du Nord-Kivu.
Kinshasa n’entend pas se laisser faire. 24 heures après que la cité de Kitshanga, dans le territoire de Masisi, est tombée entre les mains de l’armée rwandaise et du M23, le président congolais, Félix Tshisekedi a convoqué une réunion de sécurité, au cours de laquelle il a rasséréné que les stratégies sont déjà prises afin de faire échec au plan du régime Kagame.
« Il a tenu à rassurer toute la population congolaise en général, particulièrement celle du Nord-Kivu, que toutes les mesures sont prises pour barrer la route aux aventures du Rwanda et du mouvement terroriste M23 », a rapporté le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Le chef de l’Etat congolais a de nouveau interpellé la communauté internationale au regard des « conséquences désastreuses que génère cette situation sur la population congolaise », a souligné la même source.
Dans une déclaration faite vendredi, le député Claudel Lubaya a appelé à l’unité de tous les Congolais car, prévient-il, « sans sursaut patriotique évident, sans front intérieur décisif et sans reprise en main effective de l’appareil militaro-sécuritaire, notre pays déjà agressé et occupé, sera balkanisé; s’il ne l’est pas déjà ».
Lubaya affirme qu’ il est plus que temps de trouver et d’imposer la réponse adéquate à cette crise sécuritaire. « Le pays va mal, très mal. Levons-nous pour le défendre », a-t-il exhorté, précisant que « l’exécutif se doit de s’autoévaluer sans complaisance en ce compris la chaîne de commandement de l’armée, de réévaluer la situation et réajuster sa politique ».
Reagan Ndota