A l’ouverture des travaux du Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) jeudi à Kinshasa, le Premier ministre congolais a dénoncé fermement l’agression dont est victime son pays de la part du Rwanda.
Jean-Michel Sama Lukonde s’est servi de la tribune de ces assises convoquées en prélude de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation sous-régionale prévue le 25 février, pour faire entendre la voix de la République démocratique du Congo (RDC) déstabilisée dans sa partie Est l’armée rwandaise opérant sous couvert du mouvement terroriste M23.
« Il convient d’indiquer ici, puisque nul n’en est ignorant que la guerre que nous impose le régime de Kigali pendant ce moment, sous couvert du M23 a déjà causé comme ça l’a été rappelé des milliers voir même des millions de morts couplé à ce drame humain, le pillage systématique des ressources naturelles ainsi qu’un drame humanitaire qui appelle un vrai questionnement », a-t-il déclaré.
Face à cette « guerre d’agression », le chef de l’exécutif congolais appelle les Etats de la CEEAC à se vider de toute dose d’hypocrisie diplomatique. Selon lui, la CEEAC ne doit pas rester indifférente lorsqu’un État membre est agressé par un autre de la même communauté.
« Ce questionnement interpellateur, je l’espère, trouvera un écho favorable auprès des chefs d’États et de gouvernement des Etats membres de la Communauté pour mettre fin à cette agression et enfin avoir la paix à l’Est de la République démocratique du Congo et dans toute la sous-région », a-t-il dit.
Dans la foulée, Sama Lukonde a rappelé que dans le but de réaliser l’autonomie collective, d’élever le niveau de vie des populations, d’accroître et de maintenir la stabilité économique, les fondateurs de la communauté ont établi ainsi les principes fondateurs pour son meilleur fonctionnement et se sont engagés à les respecter.
« Il s’agit notamment des principes d’intangibilité des frontières, de bon voisinage, de non-agression, de non recours à la force pour le règlement des différends, de non indifférence, de solidarité, d’assistance mutuelle, de maintien de la paix et de la sécurité ainsi que de la stabilité régionale par la promotion, le renforcement des relations de bon voisinage à travers notamment le respect de l’intégrité territoriale », a-t-il souligné.
Créée en 1983, la CEEAC compte 11 pays membres, à savoir le Congo, la Rdc, la Rca, l’Angola, le Burundi, le Rwanda, la Guinée équatoriale, le Cameroun, Sao Tomé-et-Principe, le Gabon et le Tchad. Elle est dirigée actuellement par le président congolais, Félix Tshisekedi, qui va passer le relais à son homologue gabonais, Ali Bongo le samedi 25 février 2023.
Reagan Ndota