L’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région a été signé, le 24 février 2013, à Addis-Abeba, en Ethiopie, par 11 pays de la région (Afrique du Sud, Angola, Burundi, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Zambie), qui ont été rejoints par Kenya et Soudan en janvier 2014. Il a totalisé dix ans ce vendredi 24 janvier 2023.
Cet accord définit les principales mesures nationales, régionales et internationales requises pour consolider la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC et promouvoir la coopération entre les gouvernements des pays de la région.
La région s’était engagée « à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des autres Etats voisins ; ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés ; respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins ».
Selon l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, « l’objectif était et reste ambitieux : mettre fin à l’instabilité dans l’Est de la RDC ainsi que son impact sur la région ».
10 ans après, « dans l’Est de la RDC, les combats ont repris. L’insécurité s’est accrue. Les tensions persistent entre les pays de la région. La méfiance est à son comble. certains craignent le pire », regrette Huang Xia.
Les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont repris les armes. Opérant aux côtés de l’armée rwandaise, ce mouvement défait en 2013, possède des armes plus sophistiquées que celles de l’ONU. Quelques localités dans l’Est de la RDC sont sous son contrôle. Cette résurgence a conduit à des massacres de civils documentés par les experts onusiens. Une situation qui a tendu les relations entre Kinshasa et Kigali.
Il faut « une sortie négociée de la crise »
En dépit de ces tensions, l’envoyé spécial de Guterres laisse entendre qu’il y a eu quelques progrès, notamment dans le domaine de la coopération sécuritaire entre les pays de la région.
Par ailleurs, il estime que cette crise doit être résolue par le dialogue. « A l’occasion de ce dixième anniversaire, j’invite les pays et les peuples de la région à bâtir sur ces bases positives. Ceci passe, en premier, par une sortie négociée de la crise actuelle. Il faut faire taire les armes. Cette étape doit mener ensuite à la mise en œuvre complète de l’accord-cadre », a-t-il déclaré.
Pour Huang Xia, c’est la condition sine qua non pour que la région des Grands Lacs puisse retrouver la paix et stabilité.
« C’est à ce prix qu’il offrira la sécurité et la prospérité à tous ses enfants et que les générations actuelles et futures pourront enfin profiter pleinement du potentiel immense de cette région bénie par la nature », a-t-il souligné.
Lors de sa réunion d’Addis-Abeba, le Conseil de paix et sécurité de l’UA avait réaffirmé que l’accord-cadre demeure un instrument viable pour soutenir la RDC et les institutions de la région afin de parvenir à la paix et à la stabilité, appelant à cet égard à sa revitalisation urgente.
L’accord-cadre prévoit une double structure de gouvernance : le Mécanisme régional de suivi (MRS) et le Comité d’appui technique (CAT). L’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations unies (ONU) président ensemble les mécanismes de gouvernance de l’accord-cadre. Par ailleurs, les garants de l’accord-cadre sont l’UA, l’ONU, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Reagan Ndota