Les principaux acteurs régionaux des processus de Nairobi et de Luanda ont été reçus samedi à Goma par la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU. A cette occasion, le commandant de la Force régionale de l’EAC, le général de division Jeff Nyagah (Kenya), a informé les émissaires de l’ONU des progrès accomplis dans le déploiement de la coalition des armées est-africaines et l’opérationnalisation de son quartier général.
Face à la poursuite des offensives du M23 soutenu par le Rwanda, l’officier kenyan a plaidé pour que les efforts de la Force régionale soient renforcés par la voie politique, assurant par ailleurs que le Soudan du Sud et l’Ouganda devraient bientôt déployer leurs contingents.
« Les efforts de la force régionale de l’EAC doivent être renforcés par la voie politique, et un travail est nécessaire pour assurer une plus grande synergie entre les processus de Nairobi et de Luanda », a déclaré le général Nyagah, exprimant le désir de la force d’établir une coordination étroite avec la MONUSCO.
Il a aussi mentionné la création d’un bureau conjoint comprenant les différents mécanismes de vérification régionaux sous la direction du président de l’EAC et président du Burundi, Évariste Ndayishimiye.
« Le bureau conjoint avait effectué une visite le 9 mars dans certaines localités du Nord-Kivu pour évaluer la situation sécuritaire et vérifier les violations du cessez-le-feu », a-t-il dit.
Ainsi, le commandant de la Force régionale a souligné la nécessité de respecter les décisions adoptées par les chefs d’État et de gouvernement régionaux, ajoutant que des mesures devraient être prises en cas de violation de ces décisions.
Les membres du Conseil de sécurité ont entendu également un exposé du général de corps d’armée Nassone João (Angola), chef du mécanisme de vérification ad hoc créé en juillet 2022 dans le cadre du processus de Luanda. João a parlé du travail du mécanisme et de sa coopération avec les FARDC, la MONUSCO et d’autres mécanismes de vérification régionaux.
Il a noté que les combats se sont poursuivis malgré le cessez-le-feu qui devait entrer en vigueur le 7 mars sous la facilitation du président angolais et président de la CIRGL João Lourenço. « L’Angola prévoit d’envoyer des troupes en RDC pour sécuriser les zones où le M23 est censé être stationné après le cessez-le-feu et pour protéger les membres du mécanisme de vérification ad hoc », a-t-il annoncé.
Au cours de cette réunion, le haut représentant congolais pour les processus de Nairobi et de Luanda, le professeur Serge Tshibangu, a partagé le point de vue de la RDC sur les initiatives régionales en cours pour remédier à la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
Ce dimanche, les membres du Conseil de sécurité ont rencontré les représentantes de la société civile pour discuter de la question des violences sexuelles liées aux conflits. Ils ont aussi visité des camps accueillant des personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) et un centre de transit pour enfants démobilisés des groupes armés.