En marge du Forum Schuman sur la sécurité et la défense à Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell et le ministre rwandais de la Défense, Albert Murasira, ont échangé mardi, notamment sur la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est de la RDC.
La RDC accuse son voisin le Rwanda d’agression. Selon les autorités congolaises, « il est avéré qu’environ plus de mille hommes armés et en uniforme, membres des forces armées rwandaises (…) ont été vus sur le territoire de la RDC menant des activités militaires, en violation des instruments internationaux pertinents. Leurs actes sont, de ce point de vue, attribuables à l’Etat rwandais. Il en est de même des actes commis par les terroristes du M23 ».
A la suite de cette situation, les relations entre les deux pays voisins sont tendues. Des initiatives régionales sont activées pour arriver une désescalade. Au cours de son entretien avec le ministre rwandais de la Défense, Josep Borrell a insisté sur la mise en œuvre des engagements pris par le Rwanda et la RDC dans le cadre des processus régionaux.
« J’ai transmis au ministre rwandais de la Défense, le général de division Albert Murasira, l’appréciation de l’UE pour les efforts du Rwanda à Cabo Delgado au Mozambique. Nous avons également discuté de la situation dans l’est de la RDC et de notre espoir que les parties mettent en œuvre les accords conclus dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi », a déclaré le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne.
Conformément aux processus de Luanda et de Nairobi, la coalition RDF-M23 devait déjà quitter le territoire congolais et mettre fin aux hostilités. Les mesures négociées par les dirigeants de la région peinent cependant à être appliquées.
Pendant ce temps, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine effectue une mission de terrain en RDC. Elle s’inscrit dans le cadre de son mandat d’organe permanent de prise de décision pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, ainsi que de ses précédentes décisions adoptées lors de diverses réunions sur la situation en RDC et dans la région des Grands Lacs.
« Le CPS effectue cette mission de terrain afin de recueillir des informations de première main sur la situation en RDC, avec un accent particulier sur l’évolution de la situation dans l’Est du pays, en vue de mieux éclairer ses décisions sur les mesures et interventions requises pour aider le Gouvernement et le peuple de la RDC à relever plus efficacement les défis liés à la paix et à la sécurité », rapporte un communiqué de l’UA.
La délégation du CPS a échangé mardi avec les membres du gouvernement congolais. Elle a affirmé qu’elle demeure fidèle aux décisions prises par les chefs d’État et de gouvernement sur la nécessité de redynamiser le l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération de 2013 et la mise en œuvre effective des processus de Luanda et de Nairobi.