La nouvelle équipe gouvernementale mise en place par le président de la République, Félix Tshisekedi à neuf mois des joutes électorales, marquant la fin de son quinquennat, n’arrivera pas à répondre aux attentes des Congolais, estime la sénatrice Francine Muyumba qui rappelle au régime Tshisekedi que c’est déjà l’heure du bilan.
Déterminé à réussir son mandat, le chef de l’Etat congolais vient de remanier le gouvernement, intégrant notamment son ancien directeur de cabinet, Vital Kamerhe et le sénateur honoraire, Jean-Pierre Bemba. Pour l’élue du FCC, la présence de ces leaders dans ce gouvernement ne changera rien car, fait-elle remarquer, les présidents de l’UNC et du MLC ont toujours pris part à la gouvernance par le canal de leurs collaborateurs.
« Les congolais n’ont rien à espérer de ce partage du pouvoir. Ce qui n’a pas été fait dans 4 ans et demi ne se fera pas dans 9 mois. C’est le moment de rendre compte. Il n’y a rien de nouveau, ils étaient là pendant 4, 5 ans à travers leurs disciples », a réagi Francine Muyumba.
Avec ce remaniement, Félix Tshisekedi entend accélérer la matérialisation de sa vision : « Fonder un État moderne, vaincre la pauvreté, décrétée grande cause nationale pour construire un Congo fort tourné vers son développement dans la paix et la sécurité, un Congo réconcilié avec lui-même ».
Cependant, la sénatrice Muyumba qui juge « négatif » le bilan du successeur de Joseph Kabila appelle les Unionistes à ne pas justifier leur « échec » par les « 18 ans » de gestion du régime passé.
« Plus de 90% des membres de l’Union sacrée font partie de 18 ans. Avant de justifier les échecs de 4 ans par 18 ans, il faut réfléchir. Les Congolais de l’Union sacrée aujourd’hui sont les congolais du régime de 18 ans également. Ils furent vice-président de la République, chefs des institutions et autres. La thèse de 18 ans pour se consoler est une grosse bêtise. L’Union sacrée n’est pas constituée des nouveaux nés », a-t-elle indiqué.
Pour le secrétaire général de l’ECiDé, Devos, le gouvernement Sama II qu’il qualifie de « cabinet de campagne électorale de Félix Tshisekedi » est une « menace très inquiétante pour le trésor public, au regard de la gloutonnerie financière connue de son leadership ».
De son côté, le député Gratien Iracan, cadre du parti de Moïse Katumbi, pense que « Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe viennent de s’enterrer définitivement » en acceptant de faire partie de ce gouvernement. « La sagesse demande à ce qu’ils refusent cette nomination », a-t-il dit.