Le patron des droits de l’homme de l’ONU a salué le travail de la Communauté de l’Afrique de l’Est et de l’Union africaine pour promouvoir la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC, notamment par le dialogue politique et le déploiement de la Force régionale.
Volker Türk juge essentiel que toutes les opérations de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est soient menées dans le plein respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
« Les droits des victimes et la nécessité de rendre des comptes pour les graves violations et abus des droits de l’homme qui ont été si répandus doivent également être au cœur de tout processus politique », a-t-il déclaré jeudi au cours du dialogue renforcé du Conseil des droits de l’homme sur la situation en RDC.
Selon le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, la violence endurée par tant de civils en RDC est alimentée par l’impunité et la corruption, sapant les efforts de l’État pour fournir des services de base, rétablir l’ordre et prévenir les pratiques commerciales abusives et violentes. En conséquence, regrette-t-il, la population n’est pas seulement privée de sécurité, mais aussi d’une part légitime de la richesse du pays.
Saluant l’engagement du président Félix Tshisekedi à aborder les questions de responsabilité en explorant les options qui ont été présentées dans le Rapport Mapping, Volker Türk a encouragé vivement le gouvernement congolais à faire de la lutte contre l’impunité l’épine dorsale de sa stratégie pour le retour de la paix dans les zones touchées par le conflit.
« Mon bureau continuera d’offrir son soutien à ces efforts », a-t-il promis.
Par ailleurs, il a déploré les tensions accrues entre les groupes ethniques, ainsi qu’entre les gouvernements de la République démocratique du Congo et du Rwanda, qui ont généré, selon lui, de la désinformation et des discours de haine contre certains groupes ethniques, ainsi que des individus spécifiques.
« Les discours de haine et les incitations à l’hostilité, particulièrement graves dans l’Est du pays, ciblent notamment les personnes présumées d’origine rwandaise. Je salue les mesures qui ont été prises pour lutter contre les discours de haine sur les réseaux sociaux et dans la presse, et les appels du président et des ministres du Cabinet à mettre fin à l’incitation à la haine et à la discrimination », a-t-il dit.
Volker Türk a reconnu aussi que les autorités ont fait des efforts importants pour créer les conditions d’un retour à la paix dans les provinces touchées par le conflit. Il s’agit notamment du dialogue avec les groupes armés, de l’élaboration de programmes de désarmement, de stabilisation et de justice transitionnelle, ainsi que de la mise en place de la gratuité de l’enseignement primaire et du programme « 145 Territoires » qui vise à construire des infrastructures de santé et d’éducation.