La République démocratique du Congo (RDC) a totalisé 33 ans du processus démocratique depuis le discours marquant la restauration du multipartisme prononcé le 24 avril 1990 par le président Joseph Mobutu.
Arrivé au pouvoir en novembre 1965 par un coup d’Etat, Mobutu qui a été défenestré en 1997 par Laurent-Désiré Kabila, appelait à considérer le multipartisme comme « la manifestation d’une volonté réelle de dépassement des tendances tribales, régionalistes et séparatistes ».
« …Le multipartisme ne doit entraîner ni prolifération ni bipolarisation des formations politiques. Nous devons surtout éviter que le multipartisme ne devienne au Zaïre (RDC) synonyme de multitribalisme », avait-il exhorté dans son discours historique.
33 ans après, plusieurs expressions démocratiques sont à signaler, notamment des manifestations populaires de l’opposition et des organisations sociales, des élections multipartistes (2006, 2011 et 2018), etc. Cependant, des entraves à la démocratie ont été aussi enregistrées ; des arrestations arbitraires, des cas d’instrumentalisation de la justice, la répression des manifestations pacifiques…
Pour la présidente honoraire de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, ce processus démocratique lancé en 1990 a pour acquis, notamment la Constitution du 18 février 2006 qui, en son article 7, dispose que « nul ne peut instituer, sous quelque forme que ce soit, de parti unique sur tout ou partie du territoire national. L’institution d’un parti unique constitue une infraction imprescriptible de haute trahison punie par la loi ».
Le pluralisme politique est reconnu en RDC. Conformément à cette Constitution, tout Congolais jouissant de ses droits civils et politiques a le droit de créer un parti politique ou de s’affilier à un parti de son choix. La loi fondamentale précise que les partis politiques concourent à l’expression du suffrage, au renforcement de la conscience nationale et à l’éducation civique.
En dépit de quelques avancées enregistrées, l’ancienne speaker de la Chambre basse du Parlement congolais estime que « beaucoup reste à faire ».
« Le 24 avril 1990 marque l’annonce du multipartisme en RDC et le début d’une longue marche vers la démocratie. A ce jour, l’un des acquis de ce cheminement est la Constitution de 2006 qui a permis l’éclosion de plus de 800 partis politiques. Avouons que beaucoup reste à faire », a déclaré Jeanine Mabunda.
En RDC, les partis politiques sont tenus au respect des principes de démocratie pluraliste, d’unité et de souveraineté nationales.