L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a révélé que plusieurs sources lui ont indiqué que Tenke Fungurume Mining (TFM), un des plus grands producteurs de cuivre et cobalt, a fait entrer plusieurs dizaines de Chinois en RDC sans visa de travail et sous la qualification d’interprète.
Plusieurs étrangers sont en situation irrégulière en RDC particulièrement dans les zones minières. Selon l’Asadho, il s’agit d’un état de choses favorisé par la DGM, la DGRAD, l’Inspection générale de l’Emploi et le ministère du travail.
Au sujet de TFM, l’organisation de la société civile dirigée par Jean-Claude Katende a affirmé que les Chinois venus comme interprètes occupent, à ce jour, des fonctions administratives en remplacement des congolais licenciés abusivement ou envoyés à d’autres à taches incompatibles avec leur qualification académique ou professionnelle.
« C’est le cas des agents ci-dessus, venus comme des interprètes, mais sont aujourd’hui des managers au sein de TFM : 1. Zhang Dandan, 2. Wang Zuolei, 3.Fang Nannan, 3. Hu YONG, 4. Chi Zhing, 5. Huang Qilin, 7. Huang Xu 8. Feng Xu. 9. Yang Like », a-t-elle dénoncé, regrettant le fait que malgré que cette situation est connue de l’Inspection générale de l’Emploi et du ministre du travail, rien n’est fait pour exiger que cette société respecte les lois sur le séjour et le travail des étrangers en RDC.
« En 2020, Tenke Fungurume Mining a fait entrer 522 étrangers(chinois) en violation des règles sur le séjour et le travail des étrangers en République Démocratique. A cette occasion, la DGM et la DGRAD se sont contentées de percevoir les frais de visa et les pénalités, sans se préoccuper de l’endroit où seraient partis ces chinois ni de les expulser du pays. En mars 2023, lors de la descente dans les installations de Tenke Fungurume Mining à Fungurume, la DGM avait découvert 30 chinois procédant des visas non conformes. Elle s’est encore contentée de percevoir 60.000 USD remis par la TFM pour garantir sa pleine coopération », a révélé l’Asadho.
Face à cette situation observée également dans plusieurs entreprises minières opérant dans le Haut-Katanga et au Lualaba, l’organisation de la société civile a recommandé au ministre de l’Intérieur d’instruire la DGM de vérifier la régularité de visa de séjour des expatriés, particulièrement ceux qui travaillent dans les zones minières et d’ouvrir une enquête au sein de la DGM pour identifier tous les fonctionnaires qui facilitent l’entrée et le séjour irrégulier des étrangers en République démocratique du Congo.
« A la DGM, d’expulser de la RDC tout expatrié en séjour irrégulier au Congo et particulièrement dans les zones minières. A l’Inspection générale de l’Emploi et au ministère du Travail d’ouvrir une enquête pour identifier tout étranger qui fait un travail différent de la qualification déclarée lors de l’obtention du visa et de retirer le titre de travail à tout étranger qui ne remplit pas les conditions exigées par la loi », a recommandé l’Asadho.
L’Asadho a par ailleurs précisé qu’à la suite de la dénonciation faite le 13 avril, la DGM avait expulsé le jour suivant 17 de 30 sujets chinois trouvés en situation irrégulière.