Le Conseil de sécurité de l’ONU a organisé mercredi 3 mai un débat public consacré aux moyens de « renforcer la confiance pour établir une paix durable », le premier événement phare de la présidence suisse.
Le représentant permanent du Kenya, Martin Kimani a, dans son intervention, relevé le faible niveau de confiance actuel au sein de la communauté internationale. Il a ainsi appelé le Conseil de sécurité à mener des actions spécifiques pour résoudre cette situation.
Tout d’abord, a-t-il préconisé, il convient que les délégations porte-plumes soient réparties entre membres permanents et non permanents et que les dossiers africains bénéficient de porte-plumes africains. Ce changement pourrait être mis en œuvre en janvier 2024 et au-delà, a-t-il suggéré.
On désigne par porte-plume « Pen holder », la délégation qui écrit la première version d’un projet de texte. Par exemple, la France tient traditionnellement la plume sur les textes du Conseil de sécurité relatifs à la RDC.
« La première est que l’enclos existant doit être partagé avec les membres non permanents. Plus précisément, nous aimerions voir des fichiers Afrique avec des plumes et des co-titulaires africains. Cela ne nécessite pas de réforme élaborée. Il peut être mis en œuvre en janvier 2024 et au-delà », a indiqué le diplomate kenyan.
Au-delà de la rédaction, le « pen-holder » préside les négociations ultérieures et prend l’initiative sur toutes les activités du Conseil de sécurité concernant un conflit donné, telle que la tenue de réunions urgentes, l’organisation de débats ouverts et la gestion de missions de visite.
Ensuite, a-t-il ajouté, il y aura peu de confiance s’il n’y a pas de réforme urgente de la composition du Conseil. Selon lui, l’attitude des membres permanents vis-à-vis du processus des négociations intergouvernementales révélera leur engagement individuel à réformer et à rétablir la confiance.
« La confiance sera également établie par les pays qui aspirent à devenir membres permanents démontrant, par l’action et pas seulement la rhétorique, qu’ils prendront leurs responsabilités au sérieux. Ils devraient commencer immédiatement à montrer concrètement qu’ils écoutent et répondent positivement aux points de vue de l’Union africaine, des pays africains et des petits États insulaires en développement. La confiance exige de nouveaux membres permanents qui défendront nos valeurs et nos intérêts collectifs, et non la poursuite étroite des intérêts nationaux », a souligné Martin Kimani.
Il a également appelé au renforcement des consultations annuelles entre les membres du Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, et de la participation de tous au niveau des relations publiques.