Le sommet de Bujumbura a examiné samedi 6 mai les dernières évolutions de la situation sécuritaire dans la région ainsi que les progrès et les défis dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre, dix ans après sa signature le 24 février 2013 à Addis-Abeba, en Ethiopie.
Dans leur communiqué final, les participants ont exprimé leur préoccupation face aux tensions entre la RDC et le Rwanda. Ainsi, ont-ils appelé « à la retenue, à la désescalade et à la poursuite du dialogue entre les deux pays ».
Lors de son intervention à cette rencontre de haut niveau, qui a connu la participation du secrétaire général de l’ONU, du président de la Commission de l’Union africaine (UA), du secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et du secrétaire exécutif adjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en charge des affaires corporatives, le président de la RDC, Felix Tshisekedi a dénoncé encore une fois la violation de l’Accord-cadre d’Addis Abeba par certains signataires dont le Rwanda, en soutenant les groupes armés notamment le M23.
« Le Rwanda sous couvert du mouvement M23, s’est donné la liberté, d’agresser et d’envahir une partie de la province du Nord-Kivu », a-t-il déclaré.
Réaffirmant son respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, notamment l’intangibilité des frontières, et de l’indépendance politique de tous les pays de la région, le sommet de Bujumbura a exhorté la RDC et le Rwanda « à mettre en œuvre les décisions issues du processus de Luanda ».
« Nous condamnons l’occupation par le M23 des territoires à l’intérieur de la RDC et appelons à son retrait sur les positions conformément au communiqué de Luanda du 23 novembre 2022 et les décisions du Processus de Nairobi ; exprimons notre préoccupation face à l’aggravation de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC depuis lors, ainsi qu’à ses graves conséquences humanitaires. Nous condamnons en outre les actions des groupes armés étrangers et locaux opérant dans l’Est de la RDC, notamment les Allied Democratic Forces (ADF)-Madina at Tauheed Wau Mujahedeen (MTM), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Résistance pour un État de Droit au Burundi (RED Tabara), Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), la milice Zaïre, les Maï Maï, et les exhortons à cesser immédiatement et sans conditions les hostilités, et à s’engager dans le processus de désarmement volontaire et la réintégration communautaire pour les groupes armés congolais et, en ce qui concerne les groupes armés étrangers, à s’engager dans le processus de rapatriement dans leur pays d’origine », peut-on lire dans le communiqué final.
Les participants ont aussi réitéré leur requête à la Monusco, à la Force régionale de l’EAC et au Mécanisme de vérification ad hoc de continuer à renforcer la coordination et les synergies avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) afin de pousser tous les groupes armés au désarmement.
« Nous encourageons également les autres forces déployées dans le cadre d’accords bilatéraux à s’engager pleinement dans une démarche similaire; encourageons la RDC à autoriser la poursuite et l’achèvement du déploiement de la Force régionale », ont-ils ajouté.
Toutes les parties ont été invités à rester engagées dans le processus de paix et d’honorer les engagements de cessation des hostilités pris lors de la réunion de Nairobi 3.